Les réactions se multiplient suite à la déclaration de politique générale du gouvernement Bah Oury. Pour l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia, le discours n’a pas été celui d’un gouvernement de transition. Interrogé par Guinee360.com, Abdoulaye Bah a indiqué que le discours du Premier ministre n’a pas pris en compte les préoccupations de la population.
“Je ne pense pas que ce discours répond aux préoccupations du moment. Nous avons eu droit à un discours fleuve qui ressemble à un discours d’un régime normal qui est issu des urnes avec un mandat de la population. C’est plutôt des préoccupations du CNRD qu’il tenterait de satisfaire au lieu de celles de la population. Ces différentes orientations ne pourront être réalisées que dans une période allant de 15 à 20 ans. C’est ce qui me donne l’impression que nous ne sommes plus dans le cadre d’une transition normale comme ça a été dit le 5 septembre”, a-t-il réagi.
S’agissant du glissement du chronogramme de la transition que Bah Oury a évoqué dans son discours, ce responsable de l’UFDG soutient qu’il ne lui revient pas de faire une telle annonce.
“Bah Oury a pris une lourde responsabilité d’annoncer le glissement du chronogramme en lieu et place du CNRD qui avait signé cet accord avec la CEDEAO. Il ne revenait pas à Bah Oury logiquement de déclarer un quelconque changement dans un accord pour lequel il est étranger. Il ne faisait pas partie des signataires. Il est est un simple citoyen civil qui vient d’être nommé. C’est le CNRD qui a pris le pouvoir. C’est à eux que revenait normalement d’annoncer un quelconque changement. Mais peut-être, c’est difficile pour eux de se dédire. Là aussi on est dans une situation inédite, nous ne sommes plus dans le cadre d’une transition. Le pouvoir est acquis, ils veulent le garder pour très longtemps”.
Abdoulaye Bah regrette le manque de dialogue qui caractérise la gestion du CNRD. “Je crains que cela ne soit trop tard. Un dialogue doit être amorcé dans les conditions normales dans les premiers mois d’une transition si réellement on respectait les acteurs sociopolitiques et on tenait compte de leur existence dans le pays. Ce qui n’a pas été le cas. Nous avons été servis par des gouvernements successifs en tête desquels le CNRD a misé sur des actions unilatérales. C’est ce qui justifie le blocage du processus de la transition. Nous sommes au troisième Premier ministre pour une transition, c’est de trop”, estime M. Bah.