Le front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a animé un point de presse ce jeudi 30 mai 2019 à son siège dans la commune de Ratoma en banlieue de Conakry. Au cours de cette rencontre avec les médias, le front a donné un ultimatum aux ministres pour qu’ils se desolidarisent de ce projet.
Prenant la parole, Ibrahima Diallo chef des opérations du FNDC a dit qu’au niveau du front national pour la défense de la constitution, la sortie du premier ministre Kassory Fofana ce mercredi 29 mai est un non événement.
Poursuivant, il a émis de doute sur la moralité de Kassory Fofana.
“C’est lui qui insultait le président de la République hier et qui est son premier ministre aujourd’hui. Il peut dire demain que ce qu’il a dit hier au cours de sa conférence de presse que c’est les conséquences d’une pression subie. Quand-même, nous tirons de l’intérêt dans sa déclaration parce qu’après sa sortie, il a rendu service au FNDC. Nous étions dans une phase de rédaction d’un rapport préliminaire de la liste de tous les promoteurs de troisième mandat pour Monsieur Alpha Condé. Cette sortie nous a permis de finaliser le rapport qui sera publié demain à la maison de la presse. Il faut que le peuple de Guinée sache que ce sont ces gens là qui sont en train de saper les fondements de la démocratie pour prendre le pays en otage et prendre en otage l’avenir de toute une génération”, a-t-il indiqué.
Selon lui, c’est un devoir pour le FNDC d’informer le peuple que voilà les gens qui sont en train de mettre le feu en Guinée.
“Dans sa déclaration, le premier ministre a tenu à mentionner qu’il a rencontré tous les ministres un à un pour connaître leur avis sur la question. Les réponses ont été les mêmes. Tous les ministres sont unanimes sur une modification de la constitution afin de permettre à Mr Alpha Condé de se maintenir au pouvoir. Nous donnons 60 jours aux ministres qui ne se reconnaissent pas dans la modification de la constitution et qui ne sont pas pour le troisième mandat à se prononcer et faire valoir leur droit à la démission comme l’a fait Maître Cheik Sakho ministre de la justice et garde des Sceaux. S’ils ne le font pas pendant ces 60 jours, nous allons considérer tous les ministres comme promoteurs d’un mandat à vie pour Mr Alpha Condé. Et par conséquent, ils seront tous responsables des conséquences qui adviendront du fait d’un tel projet“, a-t-il fait savoir.
A l’en croire, le FNDC n’acceptera pas qu’ils démissionnent à la dernière minute parce que ça sera de l’opportunisme.
De son côté, Sékou Koundouno administrateur du balai citoyen et membre de la coordination du FNDC annonce que cette liste des cervaux du troisième mandat va être transmise à la Cour pénale internationale (CPI) dans sa section de persécution des masses et crimes afin que cette Cour prenne acte ceux qui organisent à mettre le pays dans une situation de chaos.
“Nous sommes dans une démarche ou un groupe de gangsters est en train de renverser l’ordre constitutionnel dûment établi par le souverain peuple de Guinée. Partant de ces faits, le peuple ne se laissera pas faire“, a-t-il précisé.
Aux dires de Monsieur Koundouno, tous les moyens constitutionnels seront utilisés pour mettre ceux qu’il qualifie de bande, hors d’état de nuire et rétablir l’ordre constitutionnel.
Et de poursuivre: “Que ça soit la CEDEAO, l’Union africaine, le système des nations unies, l’Union Européenne, ils recevront tous cette liste demain afin que l’opinion nationale et internationale puissent prendre acte que des individus malintentionnés sont en train de travailler pour mettre cet État dans une situation de chao. Le FNDC a élevé son niveau d’alerte dans les quartiers, les communes, dans les 33 préfectures et dans la diaspora. Nous attendons les orientations claires et précises du comité de pilotage pour montrer à ce groupe de gangsters qu’on ne pourra pas transformer cette république en monarchie“.