Le Parti de l’Unité et de la Liberté (PUL) a décidé d’assigner en justice le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD). Le colonel Mamadi Doumbouya et ses hommes doivent répondre de leur actes, sur les morts enregistrés au palais présidentiel, lors du coup d’État du 5 septembre 2021. Huit mois après, aucun bilan officiel n’est présenté.
Des sources font état d’une vingtaine de morts lors du coup d’Etat du 5 septembre 2021. A ce jour, selon le président du parti, Oumar Bah, les parents des victimes réclament les corps de leurs proches ou du moins, demandent où ces derniers ont été enterrés, afin de faire leur deuil. Dans un entretien accordé à notre rédaction ce samedi 30 avril 2022, Oumar Bah promet d’aller jusqu’au bout afin de rétablir le droit des parents des victimes: « Vous savez que certaines victimes du 05 septembre 2021, les membres de ces victimes là font partie de notre parti politique. Donc, ils nous ont approchés. Et ils nous ont vraiment demandé de leur soutenir. On a réfléchi et on a trouvé que c’est important qu’ils soient soutenus. Donc, il ne faut pas réfléchir deux fois. Et surtout si on connaît la personne. Donc à partir de là, on a décidé de leur soutenir. Et immédiatement on a agit en saisissant le procureur de la République du tribunal de première instance de Kaloum. Donc on a porté plainte contre le CNRD».
A en croire le président du parti de l’Unité et de la Liberté, les parents des victimes vivent non seulement dans la peur et dans une souffrance morale, mais aussi financière. C’est pourquoi, Oumar Bah promet de les accompagner afin qu’ils sachent où sont enterrés les corps de leurs proches. Puisque, selon Oumar Bah, les familles de ces victimes ont besoin de faire leur deuil “parce que ce sont ces victimes là, c’étaient des pères de familles, de maris de certaines personnes, les fils de certaines personnes. Et c’étaient aussi les frères de certaines personnes. En fait c’est coutume chez nous, vous allez voir quand quelqu’un travail, cela personne là qui soutienne toute la famille. Donc personne n’arrive à subvenir les besoins de ces familles là. Et je vous informe le 28 avril dans notre siège on a tenu une réunion avec ces femmes là. Et ces veuves là avec des bébés, des enfants. J’ai pu échanger avec elles. Il n’y a qu’une seule qui a pu voir le cadre de son mari. et ça, c’était le 6 septembre à 6h du matin. Depuis lors, elle n’a plus revu le corps. Donc ces familles là, on besoin de faire leur deuil. Donc où sont les cadavres ? Pourquoi le CNRD n’en parle pas ? Et ça ce sont des crimes. Personne n’a le droit d’ôter la vie à d’autres personnes. Non seulement c’est un crime, mais aussi un péché».
Sur la même lancée, le leader du PUL ajoute: « Et si ça ne marche pas avec le tribunal de première instance de Kaloum, parce qu’on sait toujours ici, on a d’autres plans. De saisir par exemple la CEDEAO. Et on va aller plus loin. Puisqu’il y a des juridictions internationales. D’ailleurs, on a contacté certaines organisations internationales de droit de l’homme. On va travailler ensemble. Vous savez aussi, il y a la cour pénale internationale. Donc on n’hésitera pas à la saisir. Mais pour l’instant, on a dit d’abord de saisir les juridictions nationales».