Le procureur près la Cour d’Appel de Conakry et le patron de la gendarmerie nationale ont été tous les deux suspendus de leurs fonctions, mardi par leur hiérarchie, après des sorties médiatiques au cours desquelles ils se sont attaqués l’un à l’autre. Suite à cette suspension, les commentaires font légion chez nombreux observateurs de l’actualité sociopolitique dans le pays.
Aliou Bah estime que cette guéguerre n’honore pas le pays. Il l’a fait savoir ce mercredi 30 mars 2022 dans l’émission Mirador chez nos confrères de Fim fm.
«Je me dis que ce type de spectacle, on peut l’éviter parce que ça n’honore pas le pays. Ce ne sont pas les responsables les moindres. Et je crois que ceci dénote un certain niveau de déliquescence dans le fonctionnement de nos institutions, où certains ont pris de mauvaise habitude dans la conduite de la gouvernance. En l’occurrence il est difficile pour certains administrateurs de respecter les lois du pays», a-t-il lancé, avant d’ajouter :
«Je ne vais faire un jugement de valeur sur ce que tel aurait dû faire ou ce que tel aurait dû éviter. Mais ce qui est certain, c’est que la Guinée est encore en train de replonger dans des pratiques que nous avons connus par le passé. De la cacophonie au sommet de l’Etat. Tout ceci n’est pas de nature à rassurer les citoyens encore moins ceux qui regardent la Guinée et qui voudraient pas que ce pays aille de l’avant», a-t-il dit.
A la question de savoir s’il y a lieu de s’inquiéter sur cette cacophonie qui existe, Aliou Bah répond :
«Il y a des raisons de s’inquiéter. Parce que cette justice dont on parle tarde à s’affirmer comme une véritable boussole. L’exécutif de la transition continue d’avoir une certaine influence, une main mise. Nous savons aussi que la gendarmerie et la police pour ce qui concerne le précédent régime, n’ont pas brillé par l’esprit républicain. Quand on parle de la gendarmerie, Colonel Balla Samoura n’est pas exemple de reproche par rapport à tout ce qui s’est passé dans ce pays. Il fait partie des comptables du bilan du professeur Alpha Condé en terme de gestion de l’ordre public, de répression», a-t-il conclu.