Après avoir dissout la Constitution issue du double scrutin du 22 mars 2020, les autorités de la transition s’apprêtent à doter la Guinée d’une nouvelle qui va servir de base pour le retour à l’ordre constitutionnel.
La rédaction de l’avant-projet de la nouvelle Constitution a déjà débuté au Conseil national de la transition (CNT), a fait savoir le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.
Pour le juriste Alhassane Makanera Kaké, cette étape de la transition obéit à des règles. Mais après avoir écouté les autorités en charge de piloter ce projet, il soutient être resté sur sa faim. « J’attends de voir le texte qui est proposé, mais quand j’analyse les différentes Constitutions que nous avons connues et je fais le recoupement et l’analyse des différentes déclarations des personnes qui sont proches du projet, je me dis que ça sera la même Constitution que les précédentes qui pratiquement ne va pas faire de miracle ».
Pour doter la Guinée d’une Constitution qui correspond aux valeurs socioculturelles des populations, l’enseignant chercheur formule des recommandations aux autorités de la transition. « La première question que je me pose : est-ce que la Guinée a un problème de constitution ou un problème des gouvernants ? Donc c’est de voir en réalité sur le plan textuel qu’est-ce qu’on peut améliorer. Parce que la constitution est le reflet de la culture, de la démographie, du mode de vie et de la civilisation. Nous avons les plus grands universitaires chez-nous. Nous avons une source de référence. Mais, nous voulons faire table rase de tout cela et aller prendre des modèles ailleurs alors que ces modèles ne reflètent pas notre société ».