L’opposition n’arrive pas à s’entendre autour d’une liste consensuelle de ses représentants au niveau des démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Au centre de la polémique, l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) accusée de s’avoir accaparé indûment de la presque totalité du quota au détriment des autres partis politiques.
En prélude des prochaines élections législatives, la Ceni aura à installer 4916 membres des démembrements sur les 342 circonscriptions électorales à travers tout le pays. Société civile 572, Administration publique 378, Mouvance présidentielle et Opposition, 1 983 chacune.
Au niveau des ambassades et consulats, la Ceni propose 6 membres par Ceami comme lors des précédentes élections. Sur cette base, il y aura 150 membres au total reparti comme suit: Mouvance et Opposition, chacune 50 personnes, Société civile et Administration publique, 25 chacune. Ce qui fera au total 5 066 membres des démembrements de la Ceni.
Si du côté de la mouvance présidentielle, on entend moins de bruit sur le partage du quota, au sein de l’opposition, c’est tout autre. La Coalition des partis politiques pour la rupture (Cpr) sous la coupole du Bloc libéral dénonce la répartition inégale et accuse l’Opposition républicaine incarnée par l’Ufdg et la Convergence de l’opposition démocratique (Cod) dirigée par l’Ufr, de vouloir se tailler la part du lion.
«Il est impossible qu’un seul parti politique tienne toute la représentation d’une mouvance politique», martèle le député Ufr, Saikou Yaya Barry faisant allusion à l’Ufdg.
Et le porte-parole du Pedn, Faya François Bourouno, d’enfoncer le clou: «On avait tenté au niveau de l’opposition, de travailler pour qu’on présente les mêmes listes mais malheureusement, l’Ufdg veut s’accaparer de tout. Et nous, nous avons dit non au niveau du Pedn et au niveau de la Cod».
Même son de cloche au Pgrp du député Ibrahima Sila Bah qui qualifie la situation d’inadmissible et l’Ufdg d’égoïste dans une lettre adressée à la Ceni.
Que dit la Loi L/2018/044/AN du 5 juillet 2018, portant modification de certaines dispositions de la Loi L/2012/016/CNT du 19 septembre 2012 portant création, organisation, attributions et fonctionnement de la Ceni?
En son article 22, cette loi dit que la Ceni est représentée dans ses démembrements par la Cepi dans les préfectures, la Ceci dans les communes urbaines de Conakry et de l’intérieur du pays, la Cespi dans les Sous-préfectures et la Ceami dans les Missions diplomatiques et consulaires.
Par ailleurs, elle précise que l’effectif d’une Cepi correspond au nombre des sous-préfectures de la préfecture plus un, pour assurer la coordination des travaux au Chef-lieu de la préfecture lors des opérations électorales. L’effectif d’une Cespi correspond au nombre des districts de la Sous-préfecture plus un, pour assurer la coordination des travaux au Chef-lieu lors des opérations électorales. Et l’effectif d’une Ceci correspond au nombre de quartier et de districts de la commune plus un, pour assurer la coordination des travaux au Chef-lieu lors des opérations électorales. Pour la Ceami, l’effectif est fixé en fonction des résultats du pays d’accueil.
L’article 23 précise que les représentants des partis politiques sont désignés sur la base des résultats obtenus par les partis dans la localité concernée lors des dernières élections nationales et locales précédent la mise en place de la Ceni. C’est-à-dire, les élections présidentielles de 2015 et communales de février 2018.
Faut-il rappeler que lors des élections locales, après le RPG avec 187 communes sur les 342 circonscriptions électorales, l’Ufdg a obtenu 115 communes à travers tout le pays suivi de l’Ufr avec 19 communes. Au regard de ces résultats, l’on s’interroge donc, sur le bien-fondé des accusations portées contre l’Ufdg par les partis de l’opposition quant au partage du quota des démembrements de la Ceni.
Certains invoquent l’article 8 de cette loi, précisons-le, celui-ci ne concerne que la Ceni centrale autrement dit la désignation des 17 commissaires. Il stipule que les représentants des partis politiques sont désignés au prorata des résultats obtenus par les partis lors des dernières élections nationales (législative et présidentielle) précédent la mise en place de la Ceni. Le nombre minimum de partis politiques représentants la majorité présidentielle et l’opposition est de trois partis pour chaque composante.