La falsification supposée de la constitution issue du référendum du 22 mars, continue à faire réagir la classe politique guinéenne. Sur la question, les principaux opposants au régime d’Alpha Condé sont unanimes que le texte soumis au peuple de Guinée le 22 mars n’est pas le même qui a été promulgué le 6 avril et publié au journal officiel le 14 avril.
L’ancien président de l’UDD, Bah Oury est catégorique. Pour lui, le référendum du 22 mars est devenu «caduc ».
«La Guinée vit une période ubuesque.Le projet de la nouvelle constitution proposée et publiée au jo de janvier 2020 est différent de la “constitution” promulguée dans le jo du 14 avril 2020. En d’autres termes le “référendum” du 22 mars est devenu caduc car le projet a été falsifié.»
Dans une tribune publiée il y a moins d’une semaine, l’avocat au barreau de Guinée, Me Pepe Antoine Lama soutient que le projet soumis au référendum ne correspond pas à celui qui a été publié au Journal Officiel à l’issue du référendum constitutionnel.
« A faire une lecture comparée de ces deux documents, on note aisément que « la nouvelle constitution » compte désormais 156 articles alors que le projet comportait 157 articles. Plusieurs articles (42, 43, 47, 76 ; 77, 83, 84, 106) ont été modifiés, d’autres ont été carrément supprimés.
En effet, la candidature indépendante consacrée à l’article 42 du projet a fini par sauter avec « la nouvelle constitution ». La composition de la cour constitutionnelle telle que disposée à l’article 106 du projet a connu une mutation après le référendum. Le projet confère à l’Association des Magistrats le pouvoir de désignation du Magistrat devant siéger à la cour constitutionnelle alors que « la nouvelle constitution » confie ce pouvoir au Conseil Supérieur de la Magistrature. Il en est de même pour le représentant du Barreau qui, conformément à la « nouvelle constitution » doit être proposé par le Conseil de l‘Ordre alors que le projet avait retenu qu’il soit désigné par celui-ci. » Peut-on lire dans la tribune de l’avocat.