La ministre de la Pêche et de l’économie numérique, Charlotte Daffé, a procédé ce samedi 29 avril 2023, au lancement du recensement général du parc piroguier du littoral guinéen. La cérémonie a eu lieu au port de Kaporo, dans la commune de Ratoma, en présence des acteurs du secteur de la pêche artisanale et maritime.
Dans son discours, la patronne de l’économie maritime guinéenne, a fait savoir que le secteur de la pêche joue un rôle très important dans la société et dans l’économie guinéenne, de par sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population. Elle indique que le secteur crée aussi de l’emploi et de la richesse. C’est pourquoi, la ministre estime que si des outils efficaces ne sont pas mis en place pour l’exploitation, le stock halieutique et à la ferme de valorisation des produits de pêche le secteur risque d’être éprouvé par rapport au rôle qu’il pourrait jouer en terme économique et social. « C’est pourquoi, pour garantir la pérennité de nos ressources halieutiques, il est nécessaire de mettre en place des mesures d’aménagement et de gestion en faveur de la génération actuelle et sans porter préjudice à leur disponibilité pour la génération future ».
Selon Charlotte Daffé, en 2016, le département qu’elle dirige actuellement, avait réalisé une enquête sur le piroguier de la pêche maritime dans le cadre du projet PRAO avec le financement de la Banque mondiale. Au cours de cette enquête, pour la ministre de la Pêche, 234 débarcadères et campements de pêche ont été visités pour collecter les indicateurs sur l’activité de la pêche artisanale et maritime, mais ces données ne sont plus d’actualité.
« Les données de cette enquête ne sont plus d’actualité en raison de la dynamique que connaît le secteur. La présente opération de recensement du Parc piroguier du littoral guinéen, a pour objectif la mise à jour du registre et l’amélioration de la connaissance sur l’effort de la pêche artisanale et maritime. Les résultats de ces opérations de recensement permettront l’atteinte de ces objectifs. Les données fiables ainsi obtenues seront utilisées pour des analyses en vue de la formulation des programmes et projets de développement. Je voudrais d’emblée encourager les enquêteurs qui iront sur les 234 sites procéder à la collecte des données sur le parc piroguier à faire preuve de professionnalisme et de responsabilité, car cette activité fait partie des objectifs qui m’ont été assignés », explique-t-elle.
El hadj Faya Touré, 2e vice-Maire de la commune de Ratoma, pour sa part, salue cette initiative du ministère de la Pêche et de l’économie maritime. « Cette organisation va droit à nos cœurs, parce que ça défend les droits de nos citoyens ».
La Directrice nationale de la pêche artisanale, Mme Fatouma Sylla, a dans sa communication, laissé entendre qu’à date, « il n’existe aucune autre information actualisée depuis 7 ans et toutes les études en pêche artisanale utilisent les données de 2016 ».
Elle précise que le travail consistera « à identifier et compter tous les sites de débarquement de poissons, dénombrer toutes les unités de pêches en activité ou inactive depuis 3 mois ».
Le vice-président de la fédération nationale des pêcheurs artisanaux de Guinée et activités connexes, Minkaelou Soumah, lance un appel aux piroguiers.
« C’est une opportunité pour nous les pêcheurs artisanaux. Connaître le nombre de pirogues qui se trouvent sur la mer, parce qu’il faut connaître le nombre afin de savoir la pression que subie nos ressources et connaître le nombre de pêcheurs et de pirogues sur nos eaux pour savoir quoi faire. Si c’est trop, on diminue, si ce n’est pas beaucoup, on se limite au nombre, si c’est peu, on augmente. Le dernier recensement s’est passé depuis 5 ou 6 ans, certaines pirogues sont gâtés, d’autres se sont noyés et d’autres ont été confectionnées. Donc, il faut un nouveau recensement, c’est que veux les statistiques. Que chacun se batte pour faire recenser sa pirogue, parce que si le recensement passe et qu’on prenne ta pirogue elle sera considérée comme une pirogue d’un autre pays ».