L’artiste reggaeman guinéen, Elie Kamano reconverti en politique a expliqué, ce mercredi 29 mars 2023, les raisons qui l’ont poussé à quitter la musique pour embrasser la politique.
Le leader du Parti Guinéen pour la Solidarité, la Démocratie et Développement (PGSD) se dit convaincu que les maux dont souffre la Guinée ces derniers temps tirent leur source du comportement de la classe politique d’où son engagement pour inverser la tendance. « Je suis convaincu que les problèmes majeurs de la société guinéenne proviennent de la politique. Quand je suis venu en politique quel a été mon mot d’ordre ? C’est la lutte contre la gérontocratie. Cela veut dire que ceux qui ont fait leur temps ne pourront pas faire notre temps. Et je ne suis pas forcément là pour être à la tête de la Guinée, que cela soit clair pour tout le monde. Je dis à qui veut l’entendre, si je vois un jeune, pas un homme providentiel, mais un homme qui répond à mes attentes, un homme idéal pour sortir la Guinée de l’ornière, mon combat politique s’arrête. Mais si je suis en politique c’est parce que je n’ai pas encore vu ce jeune », a déclaré Elie Kamano dans l’émission «LE DEBALLAGE» sur Happy Medias.
Poursuivant, Elie Kamano a dénoncé «l’ethnocentrisme» qui, selon lui, est devenu le sport favori des acteurs politiques guinéens.
«Vous pouvez être le plus grand chanteur au monde, vous allez bien conscientiser la jeunesse, mais dans un pays politisé, communautarisé comme la Guinée, lorsque vous n’êtes pas décideur, votre message peut être perçu par un camp comme une attaque ou une faiblesse. Au temps de Dadis, quand j’ai critiqué le système, j’ai été traité comme celui-là qui ne veut pas aider son parent à se maintenir au pouvoir. Au temps d’Alpha Condé, quand j’ai critiqué son régime, les Rpgistes se sont retournés contre moi. Lorsque j’ai démissionné du FNDC par manque de courage des leaders qui n’acceptent pas de pointer leurs poitrines devant les canons d’Alpha Condé et qu’ils envoyaient des jeunes prendre les balles à leur place qui m’attaquait ? C’est les Ufdgistes ».
Évoquant sa proximité avec la transition actuelle, Elie Kamano affirme avoir rencontré le président plus de 15 fois depuis le 5 septembre. Cependant il précise qu’il n’a jamais sollicité de l’aide du Colonel Mamadi Doumbouya pour financer les activités de son parti contrairement à ce que laissent croire certains Guinéens.