Le léger réaménagement du gouvernement guinéen intervenu la semaine dernière continue d’alimenter le débat au sein de la classe politique guinéenne. Toutefois, le constat révèle que les opposants au régime d’Alpha Condé ne fondent aucun espoir sur cette nouvelle équipe dirigée par le Dr. Ibrahima Kassory Fofana.
Se prononçant sur le sujet au cours d’un entretien qu’il nous a accordé, le leader du parti Alliance démocratique pour le renouveau (ADR), pense que c’est un gouvernement qui ne sera pas en mesure de répondre aux aspirations de la population guinéenne. La raison est simple selon Alpha Oumar Taran Diallo. Parce que, soutient-il, ce n’est rien d’autre que des nominations de récompense qui ne visent qu’à rendre service à un homme.
« On s’attendait à une surprise agréable de la part du président de la République qu’il allait mettre en place des choses qui auraient pu assurer une transition vers les élections apaisées. Malheureusement, on constate qu’il continue toujours à faire son tâtonnement habituel depuis 2010. »
Avec un pays d’environ 12 millions d’habitants, Alpha Oumar Taran Diallo, ne voit aucune nécessité de composer une équipe gouvernementale de plus de 40 départements ministériels.
Car, selon lui, la plupart des ministres partagent les mêmes domaines d’intervention. À cela, vient s’ajouter le coût économique que cela peut avoir à un moment où l’économie guinéenne est fortement frappée par la crise sanitaire.
« Malheureusement c’est la récompense politique qui continue, c’est le partage du gâteau qui continue. Avec la gabegie, cette pléthore des ministres va augmenter les charges de l’État à un moment où la Guinée est en difficulté du point de vue économique compte tenu la crise sanitaire de cette pandémie qui persiste. »
L’opposant affirme que le développement de la Guinée et la souffrance des Guinéens n’ont jamais été une préoccupation pour le régime actuel. Ce sont toutes ces tristes réalités qui emmènent, Alpha Oumar Taran Diallo à dire que les Guinéens ont plus que jamais besoin d’une alternance à la tête de la Guinée.
« Ce n’est pas la Guinée qui est une priorité pour ses dirigeants. Heureusement que le mandat est en train d’arriver à son terme, nous allons voir comment le peuple de Guinée va se lever pour un changement de gouvernance. »
Concernant la date du 18 octobre 2020 choisi par la CENI pour la tenue de l’élection présidentielle, le leader de l’ADR n’exige qu’une seule chose. De son propre point de vue, si cette date doit être tenue il faut que ça soit un processus électoral inclusif pour permettre d’avoir une élection qui ne sera pas contestée.
Pour y arriver, Alpha Oumar Taran Diallo préconise le toilettage du fichier électoral objet de contestation par les acteurs politiques et les observateurs internationaux. Parce que prévient-il, le consensus autour du fichier électoral détermine naturellement l’atmosphère pendant et après élection..