Invité ce week-end à l’Assemblée générale de Fouti-Laffidi, le président du Parti Rassemblement pour la République (RPR), Diabaty Doré, s’est exprimé sur les préparatifs de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain. S’il affirme ne pas être préoccupé par le montant de la caution fixée à 900 millions de francs guinéens, le leader du RPR dénonce en revanche les incohérences persistantes entre la nouvelle Constitution et le code électoral, et appelle à une relecture urgente de ce dernier.
Selon lui, la véritable préoccupation ne réside pas dans les moyens financiers, mais dans la transparence du processus électoral. « Pour être président de la République, il faut au moins deux ans de préparation pour participer à la compétition. Je peux avoir des partenaires ou des bailleurs prêts à payer la caution pour moi. Mais la question essentielle, c’est : est-ce que nous sommes convaincus que le processus sera transparent ? Est-ce que toutes les conditions sont réunies ? Aujourd’hui, il y a un vrai problème », a-t-il regretté.
Diabaty Doré a également pointé du doigt une contradiction flagrante entre l’âge d’éligibilité fixé par la Constitution et celui mentionné dans le code électoral. « Avant-hier, un ami togolais avec qui j’ai travaillé m’a appelé. Il m’a dit : “Votre pays, c’est grave ! J’ai lu votre code électoral, on y indique 44 ans pour être candidat, alors que la Constitution parle de 40 ans. Vous n’avez pas de juristes ?” Ce n’est pas moi qu’on a insulté, c’est la Guinée. C’est une honte de constater un tel dysfonctionnement entre les deux textes. Il faut corriger cela », a-t-il déploré.
Pour remédier à ces « dysfonctionnements », le président du RPR annonce la rédaction d’un mémorandum à l’intention des autorités compétentes. « Nous travaillons sur un mémorandum que nous adresserons à qui de droit pour demander la relecture du code électoral, afin d’assurer la conformité entre les textes. Ce n’est pas pour nous, c’est pour l’image du pays », a-t-il expliqué.
Concernant la caution présidentielle, Diabaty Doré affirme qu’elle ne constitue pas pour lui un obstacle. « Ceux qui connaissent le processus électoral savent qu’une élection présidentielle est coûteuse. Personnellement, je m’attendais à un milliard de francs guinéens », a-t-il ajouté.
Alors que les débats restent vifs autour des conditions d’organisation du scrutin, cette prise de position ravive le débat sur la cohérence juridique et la crédibilité du cadre électoral guinéen à l’approche de la présidentielle.
Par ailleurs, lors d’une rencontre organisée ce week-end à Conakry avec le Comité interpartis, la directrice générale de la Direction générale des élections (DGE), Djenab Touré, a tenu à clarifier la divergence constatée sur l’âge d’éligibilité. « Pour moi, qui ai participé à la commission des lois, je peux affirmer que ce n’était pas ce qui était mentionné. Mais quel que soit le problème, sachez que l’âge prévu dans la Constitution est celui que la Cour suprême appliquera. Elle ne retiendra rien d’autre », a précisé la patronne de la DGE.

