Selon plusieurs observateurs, le phénomène des coups d’Etat qui s’est répandu ces dernières années en Afrique de l’Ouest s’explique par l’échec enregistré dans la réforme du secteur de défense et de sécurité.
Le directeur du Centre d’analyse et d’études stratégiques (CAES) rappelle que dans les pays qui sont actuellement en transition, ce n’est pas l’armée dans son ensemble qui a pris le pouvoir. C’est plutôt une entité de l’armée, comme ce fut le cas au Niger avec la Brigade présidentielle et en Guinée avec les forces spéciales.
Le spécialiste des questions de défense et de sécurité en Afrique souligne que les présidents africains commettent souvent l’erreur de mettre de côté toute une armée et de créer une unité parallèle qui a uniquement pour rôle de protéger le pouvoir.
«On doit sortir de cela. Un militaire normalement doit jurer fidélité aux institutions et à la Constitution, mais pas à un homme et c’est ça le problème actuellement en Afrique », estime Aliou Barry.
Le consultant sur des questions de la géopolitique et leader du parti les Sociaux Démocrates de Guinée appelle les Etats africains ainsi que la CEDEAO à prendre cette situation à bras le corps et à redéfinir le rôle et la place d’une armée dans les pays en processus de démocratie.
De 2020 à 2023, sept (7) Coups d’Etat ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest notamment, au Mali, au Niger, au Burkina et en Guinée. Selon Aliou Barry, cette question relance le débat sur la réforme du secteur de défense et de sécurité dans ces pays.
«La question des forces armées se pose dans tous ces pays. Ce qui s’est passé en Guinée sur la réforme du secteur de sécurité, ça a été quelque chose de complètement absurde. Parce que l’objectif de la réforme d’un secteur de sécurité, c’est de passer d’un système d’État protégé à un système de l’Etat de droit protégé. C’est-à-dire qu’on devait aujourd’hui repenser le rôle d’une armée dans un pays», insiste le leader du parti les Sociaux démocrates de Guinée, qui s’est exprimé ce mardi dans les Grandes Gueules.