Après une suspension, ce matin, les audiences publiques du procès du massacre du 28 septembre 2009 ont repris devant le Tribunal criminel de Dixinn avec les témoignages des victimes.
Après le leader politique Bah Oury, c’est autour de Yayé Fatou Barry, victime de bastonnade de passer à la barre.
A l’entame, elle a expliqué les circonstances dans lesquelles elle s’est rendue au Stade avant de revenir sur ce dont elle a été victime ce jour-là. «Lorsqu’on descendait de la tribune du stade, j’ai vu des gens en train de torturer Jean Marie Doré. Ils l’ont attaché à l’aide de sa cravate, le sang coulait de sa bouche. Je n’ai pas pu reconnaître les personnes qui le bastonnaient parce que moi-même je saignais. Mon visage était couvert du sang, du coup, je ne pouvais pas identifier les gens que j’ai croisés sur le chemin et qui m’ont frappé et déchiré mes habits. J’ai voulu escalader le mur du stade pour me sauver, mais j’ai évité pour ne pas tomber. J’étais obligée de subir les bastonnades. Arrivée sur la pelouse, j’ai vu des bérets rouges et des gendarmes qui bastonnaient les gens », a-t-elle témoigné.
Pour Yayé Fatou Barry, le nombre de victimes au stade dépasse largement les 157 morts répertoriés par la commission d’enquêtes de l’Onu. «Au niveau de l’esplanade du stade, j’ai croisé un jeune de mon quartier qui m’a reconnu et qui a pris sa chemise, il m’a donné. Avec ce jeune-là, on a cherché un endroit propice pour escalader le mur, mais ce n’était pas possible. Au moment on courait, on a piétiné des corps sur lesquels on tombait. Pour moi, si on me demande les corps que j’ai vu au stade c’est plus de 150 morts je n’ai aucun intérêt de mentir. Tous ceux qui ont humilié les femmes Dieu va les punir».
L’audience se poursuit avec les questions des avocats de la défense.