Le procès du meurtre de Thierno Mamadou Diallo, ce jeune élève tué par balle le 1er juillet 2022 à Hamdallaye se poursuit au TPI de Dixinn. Ce lundi, Issagha Diallo, le frère de la victime a comparu devant le juge.
Dans son témoignage, il explique que, ce jour-là, son frère n’était même pas sorti manifester. « J’ai un jeune frère qui est à Bambeto qui a pu venir à Hamdallaye plaque. Arrivé sur les lieux, il a trouvé mon jeune frère dans le cyber dans un bain de sang ».
Il a indiqué que Thierno était un « élève brillant » tant à l’école française qu’à l’école coranique. «Il avait une maîtrise parfaite du Coran et faisait prier tout le quartier». En plus, a-t-il ajouté, il était utile à sa famille et s’occupait de ses parents. « Il pouvait être un ministre. Il pouvait être utile pour ce pays. La famille de Thierno Mamadou a eu confiance en la justice. Nous sollicitons l’application stricte de la loi», a-t-il réclamé Issagha Diallo.
La partie civile a souhaité la comparution des chefs hiérarchiques de l’accusé, adjudant-chef Moriba Camara. «Au moment où la victime est tombée, il y avait un seul pick-up. Et parmi les cinq agents qui étaient abord, c’est le seul qui a tiré. Donc, il n’y a même pas équivoque. Nous nous battons pour la consolidation de la démocratie dans notre pays. On a sollicité la comparution au moins d’un des chefs hiérarchiques. Ce sont des gens qu’on a envoyés sur le terrain pour maintenir l’ordre public alors qu’ils ne détenaient pas des armes conventionnelles. Ils n’avaient que des armes létales» a dénoncé Me Thierno Souleymane Baldé.
Par contre, la défense soutient l’innocence de son client. Elle estime que le témoignage du frère de la victime pas fondée. «Nous comprenons cela parce qu’il n’était pas présent sur la scène de crime. Il a parlé ce qu’il a reçu comme renseignements par rapport à cette affaire. Pour que le tribunal rentre en condamnation d’un inculpé ou d’un accusé, il faut que les preuves soient débattues de façon contradictoire pour asseoir la conviction du juge pénal. Nous, de la défense, nous sommes restés sur notre faim parce que ce n’est pas quelqu’un qui est venu pour éclairer le tribunal qui demande que justice soit rendue. Ce qui est tout à fait normal », a indiqué Me Abdourahmane Dabo.
L’audience est renvoyée au 13 mars pour la réquisition et les plaidoiries.