La situation sociopolitique guinéenne inquiète les Nations unies. C’est pourquoi le Représentant spécial de Secrétaire général de l’ONU, Ibn Chambas est en séjour en Guinée pour échanger avec les différents acteurs de la crise.
Ce lundi 27 janvier, Ibn Chambas a été reçu au siège du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) à Kipé. Au cours de cette rencontre, des discussions fortes ont été engagées par les deux camps.
« J’ai partagé avec les membres du FDNC les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour le retour au calme, la paix et la sécurité en République de Guinée », a d’abord souligne M. Chambas, avant d’insister sur le fait qu’il ne devait pas y avoir de crise en Guinée, au risque de voir la sous-région basculer dans des violences : « J’ai par ailleurs fait observer qu’au regard de la situation de notre sous-région notamment dans le Mano River où la paix est encore fragile, on ne peut pas se permettre une crise en République de Guinée. J’ai rappelé que nous avons cinq autres élections majeures dans la sous-région sans parler des terroristes qui veulent avoir un accès à la mer.»
Mohamed Ibn Chambas a ensuite demandé aux membres du FNDC à s’abstenir de tout acte de violence : « J’ai invité le FNDC à s’abstenir de tout acte de violence dans leurs activités. J’ai par ailleurs recueilli leur lecture ainsi que leur proposition de sortie de crise. Les Guinéens doivent chercher rapidement les voies et moyens de sortir de cette crise et de se concentrer sur la recherche de consensus vers le développement, le renforcement de la démocratie, de l’Etat de droit et le bien-être de tous. »
Quant à Abdourahmane Sano, coordinateur du FDNC, il a demandé à ce que les Nations unies sortent le fouet contre les promoteurs du 3ème mandat : « Nous les avons interpellés à remonter un peu plus dans la diplomatie pour envisager désormais des sanctions contre ceux qui veulent mettre en péril la sécurité et la stabilité en Guinée et dans la sous-région. On les a exhortés aux sanctions aussi bien contre l’État que contre les promoteurs de ce projet-là pour faire en sorte qu’on puisse fléchir la position du président de la République et favoriser l’encrage de la démocratie dans notre pays, parce que c’est ce qui peut être le socle de la stabilité et la sécurité dans la sous-région. On leur a expliqué la gravité de la situation et les tendances qu’elle est en train de prendre aujourd’hui. »