Deux jours après l’annonce des résultats provisoires du référendum constitutionnel, le Bloc Libéral (BL) — seul parti à avoir officiellement mené campagne pour le “Non” — a saisi, ce vendredi 26 septembre 2025, la Cour suprême de Conakry pour demander l’annulation du scrutin du 21 septembre dernier.
À sa sortie d’audience, le président du BL, Dr Faya Millimouno, a expliqué la démarche de sa formation politique. « C’est pour enregistrer officiellement le recours en annulation de cette mascarade qu’on a appelée référendum du 21 septembre. Comme vous le savez, les manquements sont tellement flagrants qu’on ne pouvait pas les passer sous silence », a-t-il déclaré.
Le leader libéral a indiqué avoir mandaté un avocat pour accompagner la procédure, rappelant que la loi fixait à 72 heures le délai pour introduire un recours.
Interrogé sur les chances d’aboutissement de cette initiative, Faya Millimouno a répondu : « Poser la question en termes de garanties signifie que notre pays est malade. La loi doit être au-dessus de tout le monde. Elle prévoit que, lorsqu’il y a un référendum, si ceux qui y ont participé constatent des manquements ou des irrégularités, ils peuvent introduire un recours en annulation. Lorsque celle-ci est obtenue, l’organe chargé des élections doit organiser un nouveau scrutin dans un délai de 60 jours. »
Dans son argumentaire, il a dénoncé plusieurs irrégularités : l’absence de superviseurs indépendants et la partialité présumée de l’ONASUR, dont les membres auraient été désignés à la veille du vote et en majorité issus du camp du “Oui”. « Qu’ont-ils observé ? Qu’ont-ils supervisé ? Tout cela a été une mascarade qui a rabaissé la République. La Guinée est trop importante pour qu’on accepte que ce genre de pratiques devienne une norme », a-t-il martelé.
Le président du BL a conclu en réaffirmant sa confiance dans la justice : « Nous pensons que la Cour suprême est compétente pour statuer sur ce type de recours, et nous espérons que le droit sera dit. »