Par la résolution 52/149 adoptée le 12 décembre 1997, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 26 juin de chaque année journée internationale pour le soutien aux victimes de torture. Pour marquer, cet événement en Guinée, Guinee360.com a rencontré le responsable des programmes au bureau d’Amnesty International Guinée Abdoul Aziz Diallo. Au cours de cet entretien, M. Diallo livre les enjeux de cette journée de célébration, et invite les États et les individus à s’unir pour soutenir les centaines de milliers de personnes qui sont victimes de cette pratique.
Guinee360.com: Quel est l’enjeu majeur de cette journée dédiée aux personnes victimes de torture ?
Abdoul Aziz Diallo : C’est une journée qui permet de faire connaître ces personnes victimes de torture, dans des affaires où la justice ne bouge pas, mais aussi où les victimes vivent dans l’ombre. C’est une journée bien que protocolaire, mais qui permet aux organisations de la société civile de faire des plaidoyers auprès des États et aux organisations internationales pour faire avancer cette question afin que les pays arrêtent de recourir à cette pratique néfaste.
Quel constat peut-on dresser aujourd’hui en Guinée, en parlant de torture?
À un certain niveau, on constate des avancées. Nous avons un nouveau code pénal qui définit clairement la torture, mais aussi qui prévoit des peines applicables à ces pratiques. Contrairement à l’autre code, où il n’y avait pas une définition claire du mot torture à cet égard cela constitue une avancée. De l’aspect pratique de la chose, c’est différent, parce que les États ou notamment la Guinée font encore recours à la torture jusqu’à présent à travers les forces de sécurité.
Quand est-il du dossier Ibrahima Diogo, ce jeune qui a été victime de torture en 2016 dans la forêt de Kakimbo, et dont Amnesty International n’a pas manqué de rappeler dans le rapport annuel de 2017/2018?
Le commandant de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) de Kakimbo avait été mis en examen, mais à date, on ne sait pas encore la suite de la procédure.Je précise qu’à l’époque il avait été suspendu de ses fonctions, mais pour nous cela ne constitue pas une sanction forte. L’idéal serait qu’il soit traduit devant une juridiction, selon ce que les lois de la République prévoient en la matière. Tant que l’exemple n’est pas donné, les autres vont encore refaire la même chose.
Qu’est-ce qu’Amnesty International Guinée compte faire comme activité à l’occasion de cette journée dédiée aux personnes victimes de torture ?
Amnesty International Guinée, spécifiquement, on organise un panel, et on s’intéresse aux jeunes en situation carcérale. Il y aura des jeunes de la société civile, mais également des représentants des institutions comme l’Institution nationale indépendante des droits humains (INIDH).
Merci
C’est moi qui vous remercie.