Fodé Mohamed Soumah, président de la Génération Citoyenne (GECI) a fait une sortie médiatique ce vendredi 25 janvier, au cours de laquelle il a fustigé au sens propre du terme la gouvernance de son ancien allié, le Prof Alpha Condé. Pendant des heures d’exposé à la Maison de la Presse, il a critiqué secteur par secteur l’évolution du pays sous l’ère Alpha.
La conférence qu’il a animée était sur le thème:«Situation sociopolitique et économique du pays et positionnement de la GECI sur le plan politique ».
D’après Fodé Mohamed Soumah, c’est un constat de dire que la Guinée va mal. Tous les secteurs sont mal portants. Ce qui explique son départ de la majorité présidentielle. «Je crois que la fin du premier mandat du président Alpha Condé était positive. La sécurité, l’hygiène publique, le secteur informel, l’électricité…en tout cas l’activité économique commençait à germer dans le pays. C’est dans ce cadre que nous avons décidé de l’accompagner parce qu’il avait passé trois années à faire de la politique et il s’est rendu compte que sans résultats il n’irait nulle part. Et ensuite, nous lui avons fait des propositions pendant la campagne», a entamé le président de la GECI, comme pour dire qu’au début, il était très écouté par Prof Alpha Condé.
Un an après, au lieu de s’inscrire dans l’histoire, d’aller dans le sens de la continuité des acquis, il s’est remis à faire de la politique. Résultats, on arrive à mi-mandat« les Guinéens sont déçus, désabusés, découragés…», exprime l’ancien allié d’Alpha Condé.
«C’est ainsi qu’après consultation des membres à la base, les structures du parti à l’étranger, nous avons dit que c’est le moment de quitter», rappelle-t-il.
Le président de la GECI insiste qu’il n’a pas quitté la mouvance par frustration, mais à cause du système ou la gouvernance Alpha Condé.
Fodé Mohamed Soumah a passé la grande partie du temps de la conférence à fustiger farouchement la politique de son ancien allié. A l’entendre, le fait de quitter Alpha Condé a bien une cause. Pas, parce qu’il déteste le président lui-même, mais il déteste plutôt sa politique.
De l’autre côté où il était passé aussi après la mouvance, le leader de la GECI s’est attaqué aussi aux opposants. Dans ses dires, l’opposition ne devrait pas partir en rangs dispersés pour combattre Alpha Condé sur l’échiquier politique. Cette opposition devrait d’ailleurs se réformer afin que «nous puissions dire à ce pouvoir moribond, incapable et incompétent que trop, c’est trop! Au lieu de compter les morts comme le fait l’Ufdg».
Dans d’autres facettes de sa conférence, le président de la GECI s’est dit être au regret que son ancien collaborateur soit «capable d’affaiblir les institutions jusqu’à ce qu’aucune ne fonctionne». Sur ce, Fodé Mohamed Soumah affirme avoir une crainte pour ne pas que l’armée retourne au pouvoir en cas de la vacance de celui-ci (le pouvoir).
«Aujourd’hui la Guinée a deux défis majeurs à relever: refuser l’insurrection populaire et refuser les prix de vote. Il ne faudrait pas que les acquis démocratiques durement obtenus puissent être encore bafoués», avertit l’homme politique.
“Alpha Condé n’a pas de bilans”
La fameuse question d’un troisième mandat est revenu encore sur les lèvres des journalistes. En réponse, le leader de la GECI lance que le président ne pourrait l’avoir en Guinée «parce qu’il n’a pas de bilans et la Constitution l’interdit».
Pour l’en empêcher, Fodé Mohamed Soumah explique que les Guinéens devraient rester chez eux le jour où le président déciderait de réviser la Constitution.
Son parti usera d’une stratégie d’empêchement des citoyens à voter pour la révision de la Constitution. Celle de leur dire de rester chez eux.
«Le jour qu’il va se rendre compte que 10% seulement des Guinéens ont voté pour lui, c’est-à-dire ceux qui ont reçu de l’argent ou les partisans de longue date, il saura que la Guinée ce n’est pas une jungle où des citoyens portent des cornes», ironise Fodé Mohamed.
Il qualifie de non événement des propos de l’ambassadeur russe qui aurait soutenu le président Alpha pour un troisième mandat. Le président de la GECI ajoute que dans un Etat «sérieux, il serait rappelé et vice-versa».
Fodé Mohamed Soumah affirme que cette question de 3ème mandat est «glissement pour son ancien allié».
Les secteurs comme l’éducation, la prorogation du mandat des députés et le cas de la Cour constitutionnelle ont été tous abordés et fustigés par le leaders de la Génération Citoyenne.