Sous l’autorité du ministère des Travaux publics (TP) dont il constitue «la colonne vertébrale», la Direction nationale d’entretien routier (DNER) ne dispose pas d’un financement suffisant lui permettant, conformément à sa mission, d’entretenir et de protéger les routes interurbaines, préfectorales, communautaires et voies urbaines ainsi que des ouvrages de franchissement.
Selon le directeur Saa Yolandé Camara, pour atteindre ses objectifs qualificatif et quantitatif à savoir, élever le niveau du service du réseau et exécuter l’ensemble des travaux d’entretien routier, la Direction nationale de l’entretien routier (DNER), en plus des moyens humains et techniques a besoin des moyens financiers.
«Nous bénéficions à peine de 10% du financement qu’il faut par an», a révélé M. Camara au cours d’un atelier d’informations organisé par le Ministère des travaux publics (MTP) à l’intention d’une quarantaine de journalistes.
Cette année, la DNER a bénéficié de près de 126 milliards Gnf du Fonds d’entretien routier (FER) et pour la première fois, depuis longtemps de 583 milliards du Budget national de développement (BND).
«Il y a de cela belle lurette, la Guinée avait du mal à mettre en place le système de pesage et de péage. Avec l’arrivée du ministre Moustapha Naïté, des instructions fermes nous ont été données et aujourd’hui, je peux vous dire qu’une concession a été signée pour le démarrage du péage et pesage. Parce que l’une des causes de dégradation de nos routes c’est bien les surcharges».
Outre les dégradations dues aux surcharges des véhicules, le réseau routier subit l’éventrement de façon anarchique avec les travaux d’Edg, de la Seg, de la fibre optique et le jet des ordures dans les caniveaux. Ces différentes agressions, a souligné M. Camara, entraînent une perte de 40 à 70 milliards Gnf par an. Alors que, ajoute-t-il, «s’il faut entretenir tout le réseau, il nous faut plus de 1022 milliards Gnf, mais aujourd’hui nous avons que 10% de ce budget».
Pour y remédier, la DNER a entamé un travail avec le Ministère des travaux publics et tous les acteurs impliqués dans la gestion du réseau afin que ces dégâts soient limités. Une Brigade de protection du patrimoine routier est déjà créée à cet effet.
«Nous avons travaillé pour élaborer le plan d’intervention sur le terrain. S’il s’agit de la Seg, il y a des recommandations qui sont formulées pour dire attention lorsque vous cédez c’est comme ça vous allez procéder pour la remise en l’état. Parce qu’une fois la route est éventrée et que la remise en l’état n’est pas faite dans les règles de l’art, la route va perdre sa consistance», a précisé M. Camara.