Les fortes pluies qui s’abattent ces derniers jours sur Conakry continuent de semer la désolation. Le mercredi 23 juillet 2025, Djénabou Touré, une jeune femme de 25 ans, mariée et enceinte de quelques mois, a tragiquement perdu la vie, emportée par un caniveau en crue alors qu’elle tentait de rejoindre sa mère au marché. Son corps sans vie a été repêché le lendemain matin en mer, non loin du port de Yimbaya.

Le drame s’est produit en pleine tempête, dans l’après-midi. Malgré les recommandations de prudence de ses proches, Djénabou a tenu à sortir. “J’étais au marché quand la pluie a commencé. Je lui ai demandé de rester à la maison, son père aussi a tenté de la retenir. Mais elle a décidé de venir me chercher coûte que coûte”, témoigne, bouleversée, sa mère, Mamadama Sylla.

Fatoumata Sylla, voisine de la famille et témoin oculaire, se souvient avec effroi de l’instant tragique : “Elle m’a dit qu’elle allait chercher sa mère. Je l’ai regardée s’éloigner sous la pluie. En arrivant près du caniveau, elle a glissé et est tombée dedans. J’ai crié, mais c’était trop tard, l’eau l’avait déjà emportée.”

Après plusieurs heures de recherches restées vaines, l’espoir s’est éteint au matin du jeudi. Yaya Sylla, chef du port de Yimbaya, raconte avoir découvert le corps sans vie : “Vers 8h, une famille m’a interpellé, disant qu’une jeune femme avait disparu la veille. À 10h passées, j’ai aperçu un corps en mer. C’était elle. J’ai immédiatement alerté la famille.”

Sous le choc, la mère de Djénabou laisse échapper dans un souffle : “Dieu a donné, Dieu a repris. Je n’ai plus de mots.”

Ce drame met une nouvelle fois en lumière les conséquences meurtrières de l’absence de sécurisation des caniveaux dans la capitale guinéenne. En pleine saison des pluies, les inondations récurrentes exposent les populations à des risques accrus, révélant l’urgence d’un véritable plan d’aménagement urbain à Conakry.