Le ministre délégué de la Défense nationale était face à ses frères d’armes de la 4e région militaire de Nzérékoré, au camp Behanzin, lundi, où il a expliqué les causes de plusieurs décisions concernant la corporation, émanant du gouvernement.
Dans ses explications Aboubacar Sidiki Camara a fait une révélation particulièrement en ce qui concerne le ravitaillement: «On s’est rendu compte que l’Etat perdait beaucoup. Il y avait des petits malins dans la chaîne de commandement, au niveau des commerçants, au niveau des grandes administrations. On importait le riz au nom de l’armée. L’Etat ne dédouane pas et laisse les gens là faire entrer le riz, mais la quantité perçue par l’armée est 10 fois inférieure à la quantité importée au nom de l’armée.»
Pour le transport des denrées de première nécessité vers les régions du pays, le Général à la retraite a indiqué que le gouvernement payait «17 milliards par an, pour transporter le riz de Conakry vers toutes les positions militaires. Sur les 200 et quelque milles constituant le prix du riz, vous ne payez que 48 000 GNF. Le reste était encore payé par l’Etat.»
C’est suite à ce constat, précise Aboubacar Sidiki Camara, que le chef suprême des armées, lui-même étant soldat, «a demandé pourquoi les gens continueraient à se sucrer, à faire faire des bons par des soldats ? Pourquoi ne pas remettre le prix de ravitaillement au soldat au prix du marché et lui-même il va aller s’acheter le riz ? Ensuite, les militaires du rang n’étaient pas ravitaillés. Pourtant, après la durée légale des 5 ans, il a droit à une femme, il a une mère, il a un père, pourquoi ne pas repartir l’argent donné par l’Etat à l’armée pour payer les ravitaillements à tous les militaires?», rapporte-t-il.
Suite à cette suspension de ravitaillement de riz, beaucoup d’officiers voient leurs business au ralenti. Quand on sait que c’était une opportunité pour certains d’entre eux, de se faire une autre source de revenus, grâce à la vente des sacs de riz aux citoyens à des prix inférieurs à celui sur les différents marchés du pays.