Le président du Mouvement Patriote pour l’Alternance et le salut a fait sa lecture du dernier développement de la situation politique en Guinée, ce mardi 22 septembre.
Du processus électoral en cours dans le pays à la manifestation du Fndc en passant par le discours jugé «ethnique» du candidat de la mouvance présidentielle, Ibrahima Sano a fait un survol de l’actualité.
Lisez !
Guinée360.com: Quelle lecture faites-vous du déroulement du processus électoral en cours en Guinée ?
Ibrahima Sano : Le processus électoral en cours commence avec une panique dans le camp présidentiel. Le président de la République, candidat sortant, candidat à sa propre défaite multiplie des sorties ethnocentriques, et montre son incapacité d’unir les Guinéens autour des valeurs de la République. De l’autre côté un candidat qui est en train d’avoir le soutien des mouvements les plus forts aussi bien du côté de la Guinée forestière que des mouvements indépendants, dans la société civile et dans le milieu académique. Ça se passe dans un climat de la crise sanitaire très difficile d’autant plus que certains partis n’ont pas encore commencé la campagne, que l’enthousiasme n’y est pas cette fois-ci comme ce fut le cas lors des précédentes élections.
Quelle est votre analyse de la dernière sortie du président Alpha Condé à Kankan qui a irrité la colère de l’opinion publique ?
Alpha Condé est dans la même logique, ce qu’il est en train de jouer à la peur en lieu et place de montrer son projet de société et aussi de dire ce qui a été son bilan pendant 10 ans, il est en train de surfer sur l’ethnie, sur l’exclusion, sur la discrimination et je crois que ce n’est pas responsable de la part d’un président de la République même s’il est un candidat sortant pour une réélection qui n’aura pas lieu, c’est triste et ça montre tout son manque de respect pour le peuple de Guinée et toute son incapacité à proposer des idées, à unir les Guinéens autour des valeurs solides.
Vous avez décidé de soutenir la candidature du président de l’Ufdg à l’élection présidentielle du 18 octobre. Pourquoi ce choix porté sur lui ?
Nous avons décidé de le choisir parce que c’est le projet de société qui nous convient, son slogan d’ailleurs nous convient, unir et servir. Unir autour des valeurs de la République, unir autour des valeurs de la réconciliation, qui surtout qui est un élément phare, créer un model productif pour la Guinée, réformé et refonder l’administration publique, faire des réformes du système éducatif guinéen, du système de la santé et en même temps permettre à la Guinée de se doter des infrastructures structurelles et d’une diplomatie efficace. La seconde chose, c’est le vocation et le vision même du président de l’Ufdg. Et sa volonté de réussir ce combat, son pari du développement manqué pour la Guinée. Et s’ajoute à cela le pragmatisme. Il faut reconnaître que c’est le seul vrai candidat face à Alpha Condé. Il a l’électorat qu’il faut. Quand Alpha Condé dit que quiconque vote pour les 11 autres candidats aura voté pour Cellou Dalein. Ça veut dire que c’est son seul challenger capable de le battre dans les urnes. C’est ce que nous espérons, nous croyons qu’il sera battu dans les urnes par M. Cellou Dalein Diallo.
Face à cette situation, est-ce que vous estimez que l’alternance pour laquelle vous vous êtes toujours battu et bien possible le 18 octobre ?
Oui nous espérons que le soir du 18 octobre, les gens verront les sanctions et les punitions qui vont s’abattre sur Alpha Condé pour ses promesses manquées, pour ses trahisons des valeurs, pour ses trahisons du combat qu’il a mené lui-même. Et je crois qu’aujourd’hui les Guinéens dans la majorité aspirent à cette alternance, et ils feront le choix adéquat. Et aujourd’hui force et de constater que M. Alpha Condé n’a pas de bilan ni de perspective et cela constitue un handicap pour lui. Et naturellement nous sommes rassurés qu’il sera puni. Le fichier électoral soit bon ou pas, nous pensons qu’un bon fichier n’existera pas, il y aura toujours des erreurs, nous croyons qu’il va y avoir d’abstention même dans le fief d’Alpha Condé, et des votes en faveur de la seule alternative possible qui est M. Cellou Dalein. Et nous en ce qui nous concerne nous nous mettrons en apport avec ce grand parti pour sécuriser les votes et éviter que les voix des Guinéens soient trahis ou que la vérité des urnes ne soit confisquer.
Cellou Dalein Diallo candidat face à Alpha Condé pour la troisième fois, selon quelles sont ses chances cette fois-ci ?
Les chances sont très grandes, aujourd’hui Alpha Condé a deux handicaps majeurs. Et aujourd’hui le projet de société que propose M. Cellou Dalein Diallo c’est celui-là les Guinéens ont besoin, qui repose sur la réconciliation, l’union et le service de tous les Guinéens. Et en plus sur les 12 autres candidats il n’y a que deux qui sont les principaux, donc c’est un face à face. Donc nous qui avons toujours appeler à ce qu’il y ait un candidat consensuel de l’opposition pratiquement on l’a. Donc nous pensons que M. Cellou Dalein a beaucoup plus de chance que les échéances passées, parce qu’Alpha Condé s’est révélé incapable de gérer le pouvoir.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des responsables de certains partis politiques qui n’ont pas pris part à ce scrutin présidentiel ?
Le problème qu’on a en Guinée c’est un problème de leadership. Y a des responsables des partis qui disent que moi ou rien. Ce slogan là est dangereux. Et aujourd’hui tout le monde voit l’engouement autour de la candidature de M. Cellou Dalein Diallo. Nous voyons qu’il a beaucoup plus de chance, c’est pourquoi, je demande à tout le monde, et le Fndc, et les autres candidats qui ont refusé d’aller, de soutenir la candidature de Cellou Dalein, afin de nous assurer l’alternance. Maintenant si on refuse de le faire, ça sera le statiquo, ça sera permettre à Alpha Condé de se maintenir au pouvoir et c’est pas ce que nous voulons.
Quelle lecture faites-vous de ces manifestations annoncées par le Fndc ?
L’Ufdg a décidé d’aller aux élections, nous nous aimerions pas qu’on nous empêche, pour ne pas que la victoire du candidat que nous soutenons n’ait pas lieu. Elle a trop durée elle doit avoir lieu maintenant. Et nous disons simplement aux uns et autres que le droit de manifester est reconnu à tout le monde, mais en exerçant ce droit, qu’ils ne se refusent pas de choisir. Ne pas choisir c’est de se laisser faire, ne pas choisir c’est de permettre à Alpha Condé de s’éterniser au pouvoir.