Un atelier de deux jours sur « la validation du plan d’action d’urgence» de l’Observatoire guinéen des migrations (OGM), a réuni les points focaux des départements ministériels, des acteurs de la société civile, les universités et plusieurs ONG concernées par les mouvements migratoires dans la salle de conférence de l’ex-ministère de la Coopération Internationale, ce mardi 23 août 2022.
Les activités ont été lancées par le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale, de l’Intégration Africaine et des Guinéens de l’Etranger. L’objectif est d’amender et valider le plan d’action prioritaire de l’Observatoire Guinéen des Migrations et procéder à la mise en place du Cadre de Concertation et de Dialogue (CCD) sur les migrations.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de mise en œuvre de la politique migratoire de la République de Guinée dans les domaines de la collecte, de l’analyse, de la centralisation et de la diffusion des informations sur les données migratoires, en vue d’une meilleure gestion des flux migratoires. C’est dans ce sens que le gouvernement guinéen, à travers le ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale, de l’Intégration Africaine et des Guinéens de l’Etranger, avec l’appui financier de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), sous l’initiative conjointe Union Européenne OIM du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique, a mis en place l’Observatoire Guinéen des Migrations suivant le Décret D/2022/0083/PRG/CNRD/SGG du 07 février 2022, portant Attributions et Organisation du ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale, de l’Intégration Africaine et des Guinéens de l’Etranger.
S’adressant à l’observatoire guinéen des migrations, le ministre Morissanda Kouyaté a l’a invité à observer, analyser, conseiller, et proposer au gouvernement pour que la migration soit une migration normale : «Il est incongru de voir que la migration dans le sens unique de quitter ce pays soit la préoccupation de nous-mêmes et de nos partenaires, pendant que nous marchons, dormons sur une terre sur laquelle il y a toute la richesse du monde. C’est incroyable… Deuxième producteur de bauxite dans le monde. Les autres courent pour venir ici chercher le bonheur, et certains d’entre nous courent pour fuir ce bonheur. Il faut renverser cette tendance. Pour la renverser, il s’agira de savoir pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce qui se passe ?»
Le moment est opportun de remercier tous les partenaires pour les efforts fournis, a affirmé monsieur Kouyaté : «Mais il faut que le gouvernement joue son rôle et c’est ce que nous allons faire, être fédérateur, faciliter la collaboration, la synergie. Soyez rassurés que la Guinée dans sa refondation, ne lésinera pas sur les moyens. Nous mettrons tout en œuvre pour que cette migration soit une migration voulue, une migration qui puisse ramener au sens de la recherche scientifique, pour la découverte d’un autre monde, une migration voulue pour la curiosité simple de d’admirer les autres faces de la planète.»
Anna Fonseca, la cheffe mission de l’OIM-Guinée a indiqué que cet atelier un événement qui marque une étape essentielle dans le progrès de l’observatoire guinéen des migrations : «Aujourd’hui, on valide tout un plan d’action. C’est le résultat d’un travail qui vient depuis 2019, avec l’appui de l’Union européenne qui a financé les initiatives qui aujourd’hui, nous permettent d’aider à établir l’observatoire et à soutenir le travail de l’observatoire dans les prochaines étapes. Les données migratoires sont essentielles aujourd’hui dans le sens d’avoir un système de collecte, analyse et de partage qui va permettre à un pays comme la Guinée de continuer à développer des politiques migratoires et des actions qui sont là pour le bien de la mobilité humaine, pour le bien de la migration.»
Les résultats de la collecte des données permettront de mieux gérer les flux migratoires, a fait savoir le directeur général de l’observatoire guinéen des migrations.
«L’objectif de cet atelier était de mettre les points focaux en place au niveau du cadre de concertation et du dialogue. Vous savez, la migration aujourd’hui est un phénomène mondial. Donc c’est ce qui a poussé le gouvernement guinéen aujourd’hui à mettre l’observatoire en place qui parle sur la collecte, l’analyse, la centralisation et la division des données migratoires en République de Guinée. Il y a plusieurs partenaires qui travaillent sur la migration. Mais on n’avait pas une base de données, maintenant là l’observatoire est là pour réunir toutes ces bases des données afin de pouvoir orienter le gouvernement pour mieux communiquer sur la migration en République de Guinée», a martelé Fana Tolno.