Officiellement lancé le mardi 22 décembre 2015, les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Souapiti ont donné un véritable sourire et de l’espoir aux Guinéens. Mais, une autre réalité alarmante qui semble être négligée par le gouvernement se dégage de nos jours.
Ce gigantesque projet devra combler le déficit énergétique en Guinée avec une puissance installée de 515 mégawatts.
Si ce projet est un espoir pour certains, d’autres vivent l’enfer sur terre, notamment les habitants des localités de Soubekhourou, Tènnè, Labaya, Tayiré, pour ne citer que celles-ci.
Ces citoyens se retrouvent confrontés à d’innombrables difficultés afin de vivre mieux, selon leurs témoignages en face de la presse à Conakry ce lundi 22 juillet 2019.
À force de subir des délocalisations forcées, ces citoyens vivent aujourd’hui dans des maisons à chambres exiguës. «Il y a des endroits où les jeunes hommes mariés passent la nuit avec leurs beaux parents dans une même maison. Pas dans les mêmes chambres certes, mais ils partagent le même salon», martèle le président de la jeunesse de Tayiré.
Dans ces localités, les habitants font de longues distances à la recherche de l’eau potable. «Quand nous puisons de l’eau là où nous avons l’habitude de nous ravitailler et on dépose, 15 minutes après, elle devient imbuvable (…)», ajoute Thierno Abdoul Diallo, président du district de la même localité.
Ces citoyens déclarent avoir perdu leurs bétails. Les animaux à la recherche de nourritures qui deviennent rares, ont finalement perdu de repères et se sont retrouvés ailleurs. Pratiquement, une forte perte en économie pour eux.
Des millions de francs guinéens offerts par le gouvernement. Indemnisation ou assistance ?
Une délégation gouvernementale lors de son séjour dans ces zones a octroyé plusieurs millions de francs guinéens aux sinistrés de Souapiti. Ces autorités ont appelé cela une “indemnisation ” mais ces habitants eux, ils qualifient ce geste “d’assistance simple ”.
Le pire, selon les victimes «ils annoncent 1 million dans l’enveloppe mais véritablement, nous ne retrouvons que des montants qui varient entre 400, 500 et 800 000 GNF», révèlent le président de la jeunesse de la localité de Tayiré.
«Aucune indemnisation ne nous a été faite », déplorent ces habitants.
Réunis en union, les riverains du barrage hydroélectrique de Souapiti ont plaidé pour une rencontre avec le gouvernement guinéen en vue de leur faire savoir le fond de la situation.
«Nous sommes aussi des fils de ce pays, pourquoi nous traiter de cette manière ? », s’inquiète un sexagénaire en larme.