Les témoignages des victimes des évènements tragiques du 28 septembre 2009, continuent devant le tribunal criminel de Dixinn. Ce lundi 22 mai 2023, Oumar Diallo, chauffeur de camion qui a ouvert le procès. Il a été victime de coups et blessures.
Dans ses explications, Oumar Diallo a fait savoir que le colonel Thiegboro Camara, Secrétaire général à la présidence, chargé de la lutte antidrogue et du grand banditisme à l’époque des faits, avait tenter de les dissuader de ne pas aller au stade mais en vain.
«Thiegboro Camara est venu vers nous dans une voiture blindée avec ses éléments qui nous ont carrément bloqués le passage. Avec deux bérets rouges, Thiegboro est monté sur le pare-choc du véhicule blindé. Ils nous ont demandé où nous allons, nous avons répondu que nous allons au stade pour répondre à l’appel des opposants. Il(Thiegoro Camara ndlr) nous a dit que c’est reporté, donc de se retourner. Nous lui avons fait savoir qu’on ne peut le faire parce que ceux qui nous ont appelé, ne nous ont pas informé du report. Il nous a dit donc si nous rentrons au stade nous allons le regretter avec nos leaders…».
Selon cette Victime, c’est vers la fin des discours des leaders politiques que les militaires ont fait leur entrée à l’intérieur du stade en tirant. « J’ai aperçu deux bérets rouges entrés en tirant. J’ai tenté de m’échapper, lorsque je suis arrivé au niveau du portail, j’ai croisé un béret rouge qui avait une arme en main, il a tiré sur la personne qui était devant moi, celle-ci est tombée. Lorsque qu’il a voulu tirer sur moi aussi, l’arme a refusé, il m’a frappé avec l’arme je suis tombé. Les gens ont marché sur moi. Lorsque j’ai repris conscience, j’ai décidé de me relever c’est en ce moment que je me suis rendu compte que mes bras sont cassés. Je me suis débrouillé pour sortir delà, arrivée à la grande porte, 10 éléments de Thiegboro m’ont frappé avec les matraques, ils m’ont traîné pour aller me déposer sur les cadavres.»
Parmi ses bourreaux, il y avait une gendarme élancée, un policier de courte taille. Il souligne qu’il pourrait les reconnaître. En plus ajoute-t-il: «Lorsque j’étais couché sur les cadavres, ces deux personnes sont venues me frapper avec leurs matraques en disant, c’est un élément de Cellou Dalein Diallo. Tuez-le».