Après avoir refusé dans un premier temps le (15 mars) de comparaître, l’ex ministre de l’Environnement, Oyé Guilavogui, a ”accepté” volontiers, selon son avocat Me Salifou Béavogui, de se présenter devant la Cour de répression des infractions économiques et financières ce mercredi 22 mars 2023 pour être entendu.
Appelé à la barre à 13h00 par le président de la cour, Alhassane Mabinty Camara, l’ex ministre Guilavogui, de profession administrateur civil, a décliné son identité. Quand la cour lui a demandé s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, c’est son conseil Me Béa qui a demande la parole pour soulever des exceptions dans la procédure en cours et exige le respect des différentes ordonnances de mise en liberté provisoire. Il affirme que c’est avec un coeur « meurtri que je prends la parole, parce que pour moi c’est n’était ni le moment ni le lieu d’évoquer ce dossier. La sagesse a pris le dossier, mon client a accepté volontiers de comparaître devant votre juridiction pour dire son sentiment par rapport à la tenue de ce procès. Ce dossier n’est pas appelé en temps utile. Ce dossier se trouve au fond et à la forme devant la cour suprême. C’est après la cour suprême qu’on peut révéler devant votre chambre du jugement juridiction si la cour suprême décide autrement».
C’est pour cette raison que Me Salif ou Béavogui a sollicité au président de la chambre du jugement Alhassane Mabinty Camara de sursoir à statuer dans cette affaire en attendant que la cour suprême n’examine le pourvoi : « Je vous demande de transférer ce dossier à la cour suprême. Le pourvoi en cassation suspend tout procès tant que la Cour suprême ne l’examine pas ».
Par contre, le Procureur Joséphine Loly Tinkiano estime que cette de procédure de pourvoi en cassation est purement ”dilatoire”. C’est pourquoi, dit-elle, il y a suffisamment d’éléments dans ce dossier concernant Oyé Guilavogui : « On ne peut pas s’opposer à être jugé. Cette démarche est contre les prévenus qui sont en détention. Les faits reprochés à Oyé Guilavogui sont graves lorsqu’on va sur le fond du dossier. On doit moraliser la chose publique. Il a le droit d’être jugé. Il est à notre disposition. On le prend quand on le veut. La loi nous permet de l’extraire quand on le veut parce qu’on dispose de la force publique. On ne peut pas politiser ce dossier parce que la charge est lourde. Où est la SOTELGUI qu’il est chargé de relancer lorsqu’il était au ministère des Postes et Télécommunications ? Cette exception soulevée n’a aucun fondement juridique. C’est une manière de retarder cette procédure ».
Après toutes les interventions, le président a renvoyé l’affaire au 29 mars pour le délibéré.
Pour rappel, Oyé Guilavogui est en détention provisoire à la maison centrale de Conakry depuis le 06 avril 2022 pour ”détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de fonds, etc.”