Invité de l’Assemblée générale FouttiLaffidi, ce dimanche 21 janvier 2024, l’artiste guinéen et leader du Parti guinéen pour la solidarité, la démocratie et le développement (PGSD) s’est exprimé sur la conduite de la transition guinéenne.
Après plus de deux ans passées à la tête du pays, Elie Kamano indique que la gestion du CNRD n’est pas globalement satisfaisante. “Je suis à moitié déçu”, a-t-il réagi dans un premier temps.
Poursuivant, il interpelle le président de la transition sur sa responsabilité face au manque des résultats du gouvernement actuel.
“Lorsqu’il (président) donne une partie de son pouvoir à des gens à qui il a confiance, qu’il considère comme des patriotes, comme des personnes capables de trouver des solutions à des problèmes et que ces personnes n’arrivent pas à être à la hauteur de cette mission, la première responsabilité revient directement au président”, estime Elie.
Pour lui, il est difficile de dissocier la personne du colonel Mamadi Doumbouya et la gestion du gouvernement qu’il a mis en place. D’ailleurs, l’artiste regaeman soutient que le Colonel Mamadi Doumbouya gouverne avec des gens qui ne partagent pas sa vision.
“Le président, quand on se rend compte après des enquêtes qu’il y a des cadres qui ont failli, il faut sévir. Et je pense que le plus grand problème de cette transition c’est l’impunité. Parce que chacun est allé prendre ses frères, ses cousins pour envoyer chez le président et ceux qui ont parrainé ces personnes vont dire au président qu’ils font bien leur travail, c’est pas la peine de les enlever. Donc, l’impunité fait qu’aujourd’hui les erreurs commises et ce qui est proposé au peuple de Guinée n’est pas la recette à laquelle moi je m’attendais”.
Elie Kamano trouve qu’il est inadmissible qu’un gouvernement soit mis en place un an, deux ans et qu’il n’apporte aucune solution et que les mêmes personnes continuent à occuper ces postes.
Pour rectifier le tir, le leader politique suggère au président de se débarrasser du système qui a pris en otage la Guinée depuis 1984.
“Je pense que c’est des gens qui ont été envoyés qui ne sont pas dans l’esprit du président. Et j’ai dit au président quand j’en ai eu l’occasion, il faut se débarrasser du système. Ce n’est pas lui qui a créé le système, le système a été créé après 1984, sous le régime de Lansana Conté. Jusqu’à présent, c’est le même système qui continue lorsqu’un président arrive au pouvoir”, regrette-t-il.
Malgré le constat qu’il fait de la gestion actuelle, Elie Kamano reste tout de même convaincu de la volonté du président Doumbouya de remettre le pays sur les rails.
“Le président a la volonté de faire avancer les choses et d’améliorer les choses, mais lorsque des individus qui sont avec lui ont la volonté de se servir et non servir la Guinée, de s’acheter des villas partout à travers le monde, avec le contribuable, ça devient très compliqué. C’est ça ma vision de la transition”, conclut-il.