Le procès des événements du 28 septembre est à son 3e mois. Les accusés défilent à la barre. Certains d’entre eux, notamment Claude Pivi et Moussa Dadis Camara sont étonnés de voir que le Général Sékouba Konaté ne soit pas dans le box des accusés.
A la barre Claude Pivi, ministre chargé de la Sécurité présidentielle sous la transition de Moussa Dadis Camara a clairement dit qu’un recrutement ne peut se faire sans le ministre de la Défense et que par conséquent, c’est lui qui sait comment il y a les recrues de Kaléah, recrues qui sont accusées, avec des bérets rouges, d’avoir commis le massacre et les pillages le 28 septembre 2009. Il a demandé la comparution du Général Sékouba.
Moussa Dadis aussi a réclamé la comparution du Général Sékouba Konaté, qu’il accuse d’avoir comploté contre lui avec Alpha Condé dans l’affaire du 28 septembre.
C’est désormais une chose qui est possible. Le doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn, Sacko Condé, a décerné une commission rogatoire internationale contre le Général Sékouba Konaté, président de la Transition de 2010, relative à la procédure suivie contre Aboubacar Diakité dit Toumba et autres, inculpés des faits d’ « assassinats, meurtres, viols, pillages, incendies volontaires, vols à mains armées, détentions illégales de matériels de guerre de première catégorie, coups et blessures volontaires, outrages à agents de la force publique, tortures, détentions arbitraires, non-assistance à personnes en danger, enlèvements, séquestrations, violences sexuelles, attentat à la pudeur et complicité ».
Cette commission rogatoire internationale a été transmise au procureur général près la Cour d’appel de Conakry par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Algassimou Diallo, le 14 décembre 2022.
Il faut préciser qu’une commission rogatoire internationale n’est pas un mandat d’arrêt. C’est plutôt une demande faite à un juge du pays de résidence de la personne contre laquelle la commission rogatoire est décernée, donc un juge français pour ce cas-ci, puisque Sékouba Konaté réside en France, d’aller interroger le concerné. C’est de façon que Moussa Dadis Camara avait été interrogé à Ouagadougou au Burkina Faso quand il y vivait.