Manifestations projetées par les forces vives, présence du colonel Mamady Doumbouya à la session ordinaire de l’assemblée générale des Nations-unies, conduite de la transition guinéenne sont entre autres sujets abordés dans cette interview avec le coordinateur du Front national pour la défense de la transition (FNDT). Le transfuge de l’ANAD dirigée par Cellou Dalein Diallo, ne fait pas des cadeaux à ses anciens amis. Lisez!
Guinée360.com: Les Forces vives de Guinée projettent des séries de manifestations les jours avenir à Conakry. Qu’en pensez-vous ?
Keamou Bogola Haba: La population est complètement désintéressée. Les gens sont occupés à autre chose. Les manifestations sont devenues une habitude, les Guinéens ont d’autres préoccupations que de se mobiliser à cause de trois (3) personnes qui sont frustrées. Et nous pensons que cela n’aura pas un effet qui peut déstabiliser le pays. Donc, nous encourageons les citoyens à vaquer à leurs affaires parce qu’il y a d’autres priorités.
Le voyage du président de la transition pour la 78e session de l’Assemblée générale ordinaire des Nations-unies est diversement apprécié au sein de la classe politique guinéenne. Certains disent qu’il ne devrait pas s’y rendre. Quel est votre avis ?
Le président de la République est le premier ambassadeur de notre pays. Tous les chefs d’État et de gouvernement sont présents à l’Assemblée générale ordinaire des Nations-Unies, donc c’est important que notre président y soit. Ce qui est très intéressant d’ailleurs le Colonel Doumbouya est quelqu’un qui ne voyage pas. En deux (2) ans de transition seulement il est à son deuxième voyage international, contrairement à Alpha Condé qui avait fait de cela son sport favori. Donc cela est non seulement bien pour notre économie et bon pour notre image. Il part là-bas pour porter le message du pays parce que la question de la transition sera aussi d’actualité. Donc, notre présence est plus qu’importante à cette rencontre. Il va également profiter de l’occasion pour parler avec les partenaires bi et multilatéraux par rapport au financement de l’ensemble de nos programmes sur tous les plans de développement et sur l’agenda du retour à l’ordre constitutionnel.
Des séries de manifestations sont aussi prévues par l’antenne des forces vives aux États-Unis pour montrer leur désaccord sur la marche de la transition. Quelle est votre position ?
Ça ne nous étonne pas. De toute façon, nous, nous avons appelé l’ensemble de nos compatriotes vivants à l’étranger à recevoir à bras ouverts le colonel Mamadi Doumbouya et à échanger avec lui sur les questions de la Guinée. Et ceux qui veulent, pendant ce temps, aller manifester c’est leur droit, mais je crois qu’on n’a pas besoin de cela. Nous avons besoin plutôt de donner une bonne image de notre pays pendant que toutes les nations sont à New York. Je ne vois pas quelle est l’importance d’aller faire une mauvaise publicité à New-York. C’est ce que nous faisons depuis 2019 et cela n’a rien apporté à notre pays. Donc, il faut changer de stratégie.
Après deux (2) ans de gestion du CNRD quel est votre regard aujourd’hui sur la conduite de la transition ?
Nous sommes très satisfaits de la marche de la transition. Le colonel est en train de faire de cette transition une transformation. Les ressources publiques aujourd’hui sont allouées aux travaux publics, nous voyons les infrastructures, les investissements dans l’agricultrice et aussi dans l’éducation. Mais ce qu’il faut faire c’est un processus d’amélioration continue. Nous voulons absolument que la lutte contre l’enrichissement illicite, contre l’impunité soit accélérée. Nous voulons que les procédures soient accélérées au niveau de la CRIEF, sur la récupération des biens de l’État etc.
Pensez-vous qu’il y aura un glissement du calendrier électoral ?
Nous avons toujours dit que le calendrier n’est pas notre “dada “. Le gros problème aujourd’hui est que nous sommes très focalisés sur le contenu. Est-ce que les activités prévues sont en train d’être exécutées, est ce que les financements sont obtenus voilà les questions que les gens doivent se poser. Nous appelons d’ailleurs à ce qu’il y ait un dialogue autour de ces questions-là pour savoir comment nous allons mobiliser le budget pour pouvoir exécuter les activités qui sont prévues.
Savez vous aujourd’hui où en est l’exécution des dix (10) points du chronogramme électoral ?
Ce n’est pas à moi de vous dire cela. Le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation a fait un bon résumé sur cela. Il y a un comité de suivi et nous avons le recensement général de la population et de l’habitat qui a largement communiqué sur l’état d’avancement. Il y a la mobilisation de fonds aussi, on nous à parlés de 100 millions de dollars qui sont déjà mobilisés, donc dans tous ça nous avons de la visibilité.
Quel est l’avenir du cadre de dialogue ?
Le cadre de dialogue est permanent. J’ai proposé que le ministre de l’Administration du territoire qui est la tutelle des partis politiques soit forcément impliqué dans ce processus-là, mais il se trouve que c’est lui qui conduit le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Nos amis qui ont écrit ce mémorandum savent pertinemment que ce qu’ils ont écrit dedans sont des sujets sur lesquels nous débattons tous les jours. Le problème, il faut que nous trouvions le temps pour nous retrouver afin de discuter clairement sur la question de financement parce que cela nous intéresse à plus d’un titre.