C’est une rumeur qui devient une réalité dans la capitale guinéenne. Le gouverneur de la ville a confirmé l’installation des postes armés sur l’axe Hamdallaye-Kagbélen.
Dans un communiqué passé dans les médias publics, le gouvernorat a annoncé la mise en circulation des patrouilles mixtes, composées de policiers, gendarmes et militaires sur les principaux axes de la ville de Conakry.
C’est dans le but de lutter contre la criminalité et le grand banditisme dans la capitale guinéenne et ses environs, selon les autorités.
Avant cette annonce officielle du gouvernorat, il y a eu un véritable tollé à Conakry. D’aucuns pensent que c’est non seulement une militarisation de l’axe et cela pourrait même envenimer les violences dans la zone.
«Dans cette situation, si l’Etat estime qu’il lui faut une mesure spéciale pour protéger les citoyens et leurs biens, le faire n’est pas anti-démocratique», soutient Mamady 3 Kaba.
D’après le juriste, les gens doivent cesser de croire que respecter ou appliquer la loi dans toute sa rigueur est une menace pour la paix.
C’est à l’Etat que revient la responsabilité de protéger les citoyens et leurs biens. C’est pourquoi il est interdit à tous citoyens ou groupe de citoyens de former une police ou une gendarmerie. Les forces armées sont républicaines, poursuit le président de l’Observatoire Citoyen des Droits de la République (OCDR).
«C’est parce que la protection dont chacun de nous a besoin ne doit être assurée que par l’Etat et par lui seul», insiste le juriste.
La décision d’installer les postes armés ou mener une patrouille mixte n’est pas illégales à condition qu’elle soit favorable pour la sécurisation et la tranquillité sur l’axe et ceci, conformément au respect de la loi, prévient Mamady 3 Kaba.
Les citoyens ne doivent pas se faire «une peur imaginaire», rassure le consultant en droit.
De 2011 à aujourd’hui, plus de cent personnes ont perdu la vie sur cet axe dans les manifestions politiques. L’endroit connait une sorte de chienlit et où la force et la violence sont lésion.