Le leader du parti Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) a demandé aux autorités de la transition guinéenne de clarifier l’évolution de la transition afin d’éviter de suspicions.
La grave erreur que pourrait commettre la junte, selon Bah Oury, c’est de considérer que le dialogue est clos avec la remise des recommandations issues des négociations. «Le dialogue n’est pas clos parce que des nouvelles questions se posent, l’erreur c’est de considérer que tout a été déjà décidé et conclu. Aujourd’hui, la question des communales et des délégations spéciales n’est pas discutée, ni abordée par les autorités guinéennes. Hors, si on veut aller vers une véritable refondation, il faut clarifier tout. Pour vous dire que le dialogue n’est pas encore clos, il y a deux semaines, nous avons pris langue avec les facilitatrices pour solliciter l’organisation d’une plénière entre les coalitions politiques et les coalitions faîtières pour passer en revue la question de l’effectivité de la transition à l’heure actuelle. Où nous en sommes? Quels sont les obstacles? Quels sont les contraintes? Où en est le chronogramme de manière détaillée pour nous permettre d’avoir une meilleure compréhension», s’est interrogé Bah Oury dans l’émission Mirador, ce mardi.
Les formations politiques et sociales les plus représentatives, regroupées au sein des Forces vives de Guinée, continuent de réclamer un dialogue sous l’égide de la CEDEAO. Bah Oury les soupçonne de se cacher derrière des ”intérêts égoïstes” au détriment du pays. «Cette transition n’est pas faite pour quelqu’un d’autre, elle est faite pour les Guinéens. Si on échoue ce sont les Guinéens et la Guinée qui échouent. Cela veut dire que lorsque vous êtes en face des intérêts majeurs de votre pays, qu’il y ait un œil extérieur qui participe ou pas, vous devez assumer avec rigueur et responsabilité, votre mission pour permettre de sortir votre pays dans un cadre difficile. Je n’ai pas besoin que quelqu’un vient voir comment je gère ma famille. Je n’ai pas besoin d’un surveillant derrière moi pour faire correctement mon travail dans mon pays», estime l’ancien ministre de la réconciliation nationale.
Bah Oury estime que la participation de la CEDEAO au dialogue ne garantit pas forcément sa réussite. «Ils ont fait la sourde oreille, la CEDEAO tout comme l’Union africaine, ils ne nous ont pas accompagnés [dans la lutte contre le 3e mandat, NDLR]. Après le 5 septembre, ils se permettent de manière péremptoire de dire [à la junte] de libérer les lieux dans 6 mois. Ce que nous devons faire, il faut le faire pour nous et pour la Guinée sans compter sur une assistance extérieure quelconque», a martelé le leader de l’UDRG.