Deux ans après les élections communales, Alpha Condé a ordonné, jeudi 18 juin, à travers un décret à son ministre de l’Administration de prendre des mesures pour l’installation des conseils de quartier et de district.
Au sein de la classe politique, notamment le principal parti de l’opposition l’UFDG qui a raflé une bonne partie des quartiers de Conakry, on estime que c’est un non événement.
Au micro d’un de nos reporters, l’ancien député uninominal de Labé pense que la décision du président de la République n’a fait que confirmer la décision de la Cour suprême qui, au mois de décembre dernier, avait rendu une décision sur l’installation des conseils de quartier et de district ainsi que les conseils régionaux.
«Au sein de l’Ufdg, ce n’est pas un événement majeur. Ce n’est pas de l’enthousiasme. Nous prenons acte de ce décret du président de la République, après plus de deux ans de refus d’installer les chefs de quartiers et de districts, ainsi que les conseillers régionaux. Après deux ans de violation flagrante de la loi de notre pays, après avoir refusé de mettre en exécution la décision de la plus haute juridiction de notre pays en l’occurrence la Cour suprême, après que l’Ufdg ai déposé une requête. Si aujourd’hui cela est effectif, c’est une loi qui aurait été respectée. Néanmoins, nous condamnons fermement le retard énorme qui a été pris du fait que l’exécutif n’a pas voulu installer ces conseils de quartier et de district qui sont en attentes depuis deux ans», fustige l’ancien député.
A la question de savoir si un quelconque contact est établi entre l’Ufdg et le pouvoir, Cellou Baldé n’en connaît pas. «J’avoue que je suis à Labé. Mais, à mon avis, dans le décret, il est clairement mentionné qu’il fallait prendre des dispositions réglementaires et organisationnelles. C’est évident, que le ministre à encore un ou deux arrêtés à prendre pour préciser le nombre de conseillers pour chaque quartier ou district des communes de Conakry et celles de l’intérieur du pays. Aujourd’hui, il va falloir prendre un arrêté qui indique le nombre de conseillers par quartier. Apres, il appartient aux partis politiques et aux listes indépendantes, qui étaient en compétition et qui ont gagné, de se rapprocher des conseillers communaux c’est-à-dire les maires pour déposer leur liste en fonction de l’arrêté que le ministre va prendre. En dernier ressort, il appartient au maire de prendre un arrêté communal pour nommer les présidents du conseil de quartier et de relevant de leurs collectivités», a-t-il expliqué.
Toutefois, prévient-il, «Ce qui nous préoccupe, c’est la dissolution de cette Assemblée Nationale illégitime, illégale et monocolore. Que le président aille jeter ce chiffon appelé nouvelle Constitution à la poubelle et qu’il renonce à briguer un troisième mandat. À l’issu de tout cela, un fichier électoral correct, intègre et consensuel soit élaboré pour nous permettre d’aller à des élections. Mais l’installation des conseils de quartiers et de districts et des conseils régionaux ne sont pas en dehors du cadre normal de normaliser les institutions de notre pays. Ce décret ne nous distrait pas. Il ne peut pas remettre en cause notre engagement à nous mobiliser à partir du 08 juillet, pour faire en sorte que l’Assemblée nationale soit dissoute qu’Alpha Condé renonce à sa nouvelle Constitution et qu’il ne soit pas candidat à l’élection présidentielle de 2020», conclut-il.