Poursuivi pour détournement de 27 milliards Gnf, l’Ex directeur général de la Lonagui, Lansana Cherif Haïdara accuse Me Salif Beavogui d’avoir rompu tout contact avec lui après avoir perçu 10 millions Gnf comme frais d’honoraire. L’avocat vient de démentir son client.
C’est dans l’émission les GG sur Espace FM que Cherif Haïdara a porté ces accusations contre son avocat. « Aujourd’hui, je ne sais pas si j’ai un avocat ou pas. Mon avocat, Me Salif Beavogui, ne répond plus à mes appels alors que je l’avais payé 10 millions Gnf».
Interpellé sur cette affaire, Me Beavogui soutient avoir toujours exercé sa profession avec « humanisme et désintéressement ». Il estime que son client aurait mieux fait de se taire au lieu s’emmêler les pinceaux. « C’est peine perdue pour lui, cela n’arrange rien. Au contraire, cale ne fait que l’enfoncer davantage. Je suis très surpris mais je ne suis pas découragé. Je sens de la manipulation. De toute façon, je continuerai à défendre ce dossier. Qu’il continue à se défendre sur les Grandes gueules et pendant ce temps, le tribunal continuera à examiner sa cause. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même parce que c’est lui-même qui refuse de venir se faire juger».
Démis de ses fonctions en 2019, Cherif Haïdara était poursuivi pour détournement de plus de 27 milliards Gnf. Le Tribunal de Kaloum l’avait condamné en 2020 à 10 de prison par défaut. «Il a été jugé en première instance et lourdement condamné à 10 ans d’emprisonnement et au payement de 27 milliards Gnf et à des dommages et intérêts. Ce procès avait eu lieu à son insu arguant être malade. On lui a signifié la décision. Il a eu la possibilité à travers ses premiers avocats, de faire opposition et entre temps, il y a eu changement de régime. Il en a profité pour rentrer en Guinée rapidement. Comme il y avait un mandat contre lui, il est parvenu à rencontrer un de nos doyens (avocat) pour lequel j’ai beaucoup de respect qui est son oncle. Celui-ci m’avait appelé pour me demander de lui porter ma défense. C’est ainsi j’ai pris les dossiers. Entre temps, il s’est lamenté, je lui ai dit non, moi je ne te défends pas pour l’argent, je le fais à cause du doyen, de mon serment, mon humanisme. Tout ce que tu pourras me donner, je vais accepter de te défendre. Sinon, pour 27 milliards de condamnation j’aurais pu demander près de 2 milliards comme honoraire. On avait même annoncé la saisie et la vente de ses biens. Les dossiers ont été transférés à la Crief. Dès qu’il a su cela, il s’est rendu à Dakar sous prétexte qu’il est malade. Mais, je lui ai demandé de faire un effort, comme nous sommes tous convaincus qu’il est victime d’un règlement de compte, on va se battre pour faire anéantir la condamnation. Lorsqu’il était à Dakar, le procureur m’a envoyé plusieurs actes que je les lui communiquais au fur et à mesure sur WhatsApp. J’ai retardé le procès pendant plusieurs mois. Il est allé en France, le procès a été programmé, la première décision a été confirmée. J’ai relevé appel, je l’informe en lui disant que c’est nécessaire qu’il vienne. Nous sommes en matière pénale. Quel que soit ce que je ferai pour la défense, le juge n’accepterait jamais que j’intervienne à l’audience s’il n’est pas là», relate l’avocat soutenant c’est plutôt son client qui a coupé tout contact entre eux et non le contraire.
«Quand j’ai mis pression pour qu’il vienne, il a coupé le contact entre nous. J’ai continué à travailler sur le dossier, entre temps, la condamnation est tombée. Je me suis apprêté pour faire le pourvoi, je l’ai appelé, je lui ai même laissé des messages, sans suite. J’ai exercé le pourvoi en cassation, je suis en train de suivre cette procédure, maintenant il réapparaît sur les grandes gueules ce matin pour s’attaquer aux gens au lieu de venir se défendre devant le tribunal pour prouver son innocence. Il suit la procédure à distance dès qu’il y a une décision, il se met à insulter tout le monde. C’est une mauvaise stratégie, une mauvaise défense pour lui. Le meilleur avocat ne peut défendre un citoyen poursuivi en pénal que lorsque celui-ci est présent».
La chambre des appels de la Crief a confirmé, le 17 janvier 2023, le jugement entrepris par la chambre de jugement. « Et la décision qui a été prise à ce niveau va être appliquée», a prévenu le procureur spécial, Aly Touré.