Le procès des évènements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi 19 juillet 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. A la suite du capitaine Marcel Guilavogui, c’est une nouvelle victime qui est à la barre.
Il s’agit d’Abdoul Hamid Diallo, âgé de 43 ans et comptable de profession, originaire de Tougué en Moyenne Guinée, domicilié au quartier Koloma dans la commune de Ratoma. Il dit avoir été victime de «coups et blessures» le 28 septembre au Stade du même nom, puis conduit au Camp Alpha Yaya Diallo où il a passé la nuit en garde à vue avec plusieurs autres personnes, avant d’être libéré le lendemain.
Pour échapper à la colère des agents qui l’ont arrêté, la victime dit se faire passer pour un journaliste. Ce qui d’ailleurs lui aurait permis d’être épargné de beaucoup d’exactions et facilité sa libération.
Au stade du 28 septembre, Abdoul Hamid dit avoir également aperçu des hommes habillés en tenue militaire qui portaient des bérets rouges et qui «tiraient à bout portant sur les manifestants.» La victime témoigne aussi avoir vu des corps sur l’esplanade, mais qu’il n’a pu identifier personne.
«J’ai vu des gendarmes, j’ai vu des policiers, mais pour une question de sécurité, ceux que j’ai pu identifier ne sont pas dans le box des accusés ici», a-t-il témoigné.
Pour Abdoul Hamid Diallo, l’entière responsabilité des massacres du 28 septembre revient aux autorités d’alors, en premier lieu le capitaine Dadis Camara en sa qualité du président. « Parce qu’en tant que président, il pouvait empêcher ce qui est arrivé», estime la victime.