Le procès des victimes de Kaporo-rails, Kipé et Dimes contre l’ancien Ministre Ibrahima Kourouma et son secrétaire général Maama Camara a repris ce jeudi 19 janvier 2023 au tribunal de première instance de Dixinn. Vu l’absence répétée des prévenus le tribunal fait un jugement par défaut, ordonne la fin des débats et renvoi la phase des plaidoiries et réquisitions.
Un renvoi ultime a été fait lors de la dernière audience pour la comparution des prévenus ce jeudi, mais dès l’ouverture de l’audience, le ministère public a évoqué des difficultés pour faire comparaître l’ancien ministre de la ville et de l’aménagement du territoire, Ibrahima Kourouma en détention à la Maison centrale de Conakry, pour d’autres problèmes. Selon le procureur, le contexte ne s’y est pas pour la comparution du prévenu. Il précise que la comparution d’Ibrahima Kourouma à la barre au tribunal de Dixinn ne dépend pas de lui.
« Il ne peut pas venir même s’il le décide », a mentionné le procureur. Pour faire face à la situation, il indique que le législateur a prévu que le jugement se fasse par défaut en contradictoire quand le prévenu ne peut pas comparaître. Ensuite le parquet a demandé de clôturer les débats et d’ordonner l’ouverture de la phase des plaidoiries et des réquisitions. À défaut, il demande au président du tribunal d’appliquer l’article 292 du code de procédure pénale. Outre, le Ministère Public a sollicité à ce que la partie civile fournisse des moyens pour aller interroger Ibrahima Kourouma dans sa cellule dans le but de la confrontation. Selon lui, la partie civile a contourné le parquet dans cette procédure.
Les avocats d’Ibrahima Kourouma ont soutenu cette position du Ministère Public. D’ailleurs, la défense a demandé de renvoyer le procès à une date qui convient le président du tribunal jusqu’à ce que le Parquet soit en mesure de ramener les prévenus à la barre.
Par contre, la partie civile s’est catégoriquement opposée à cette demande du Parquet et de la défense. Elle estime que le parquet a été incapable trois fois consécutive à faire venir les prévenus, notamment Ibrahima Kourouma devant la barre pour dire sa part de vérité. Elle a donc sollicité la poursuite du procès. Elle dit n’exclure pas de saisir des juridictions internationales au cas où la justice guinéenne ne parviendrait pas, à trancher dans cette affaire.
Après ces différentes réactions des avocats, le président tribunal a déclaré la fin des débats. Autrement dit la fin de l’instruction définitive dans ce dossier. Il a ainsi décidé de renvoyer l’affaire à quatre (4) semaines pour les réquisitions et les plaidoiries.
Pour rappel, Ibrahima Kourouma et Maama Camara sont poursuivis pour rébellion, destruction d’édifices privées et bris de clôture, enlèvement de bornes, abus d’autorité et fonctions.
Le rendez-vous est donc pris pour le 16 février prochain.