Engagée dans la campagne qualificative aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l’équipe féminine de Guinée qui a joué son match aller à Conakry avant de se déplacer sur Accra après plus d’une semaine de préparation, n’a jusqu’à date pas reçu sa prime. Une triste réalité qui mine la vie et les rêves de nos jeunes sportifs.
Vouloir vivre de sa passion en Guinée, c’est purement de l’utopie. En tout cas pour ce qui est du sport, peu importe la discipline. Devenir un sportif professionnel dans ce pays demande énormément de sacrifices. Le sacrifice du temps et de moyens financiers (équipements), mais surtout avoir le mental pour supporter les injustices de ce milieu.
En plus du manque d’infrastructures de base et de structures professionnelles qui permettent normalement le développement des disciplines et l’épanouissement des sportifs, la mauvaise foi des dirigeants qui ne réagissent que quand ils sont sous le feu des projecteurs et qui n’hésitent pas à piétiner le mérite de pauvres innocents.
De cette dernière pratique désolante, naît une grande frustration et le désespoir de représenter son pays sans pour autant bénéficier des avantages qui devraient accompagner cet acte patriotique. Cela à cause de l’incapacité du ministère des Sports et de son département des finances à faire valider leurs ordres de mission au niveau de la Primature qui, a son tour, priorise malheureusement les dossiers politiques.
L’un des récents exemples est celui de l’équipe féminine guinéenne engagée dans les éliminatoires des Jeux Olympique Paris 2024 au mois de Juillet passé. Après deux semaines de préparation, un match aller négocier à Conakry (14 juillet) et un déplacement à Accra pour le match retour (18 juillet), les joueuses sont restées sans primes (500 dollars comme prime de déplacement pour l’équipe féminine senior selon l’arrêté ministériel).
On se rappelle encore de l’équipe locale guinéenne qui a échoué aux portes du CHAN en septembre 2022 (éliminée aux tirs au but par le Sénégal après une défaite 1-0 à l’aller et une victoire 1-0 au retour) et qui est restée sans prime malgré les deux déplacements sur Dakar et sur Bamako. Dans le plus grand silence, ces athlètes qui ont passé près d’une semaine internés, ont regagné leurs familles avec zéro franc.
Pas très longtemps, Kamil Zayatte, en ce temps, intendant de l’équipe nationale U20, dénonçait ces agissements après le tournoi qualificatif à la CAN de cette catégorie. L’ancien international guinéen a été choqué quand on lui a tendu 40.000 GNF comme transport après cette mission sportive en Mauritanie, en lieu et place des primes de déplacement à laquelle l’équipe avait droit.
Une très grosse irresponsabilité du Ministère des Sports qui fragilise par ces habitudes, le moral de nos sportifs qui vivent de ces maigres gratifications et affecté par la même occasion, les résultats de nos équipes nationales.