Ce vendredi, 17 juillet 2020, l’opposant Bah Oury a indiqué que la Guinée ne peut pas prétendre à aller à une élection présidentielle dans le contexte actuel de la crise politique que traverse le pays.
Cette affirmation de l’opposant intervient au moment où, la commission électorale nationale indépendante a planifié une série d’activités qui entrent dans le cadre des préparatifs de la prochaine présidentielle.
L’institution qui a déjà déployé ses commissaires sur le terrain pour procéder à la formation des agents électoraux, annonce aussi le début de la révision des listes électorales à partir du 20 juillet prochain.
L’ancien président de l’ UDD et ex-vice-president de l’ UFDG évoque plusieurs raisons qui prouvent à suffisance qu’on ne peut pas rêver à aller à une élection comme le prévoit l’organe électoral.
D’abord selon lui, nous vivons dans un vide constitutionnel « on a pas de constitution en Guinée ».
L’autre raison qu’il a évoqué, c’est le fichier électoral. Bah Oury soutient que « nous avons un fichier électoral qui est décrié aussi bien par les acteurs nationaux que par les acteurs internationaux comme l’OIF et la CEDEAO ».
L’autre obstacle pour aller à cette élection poursuit l’ancien ministre de la réconciliation nationale, c’est les institutions de la République.
«On a une cour constitutionnelle qui fait tout sauf sa mission régalienne et constitutionnelle qui lui ait confié. On a une CENI qui fait comme bon lui semble en allant à l’encontre de l’indispensable nécessité d’assurer la régularité d’un processus électoral », regrette-il
Au-delà de ces aspects non négligeables, Bah Oury, soulève aussi la crise politique, économique et sanitaire qui risqueraient d’impacter négativement le déroulement normal d’un processus électoral cette année.
Tout cela combinés, cet acteur politique trouve trop mal aisé de parler d’élection présidentielle.
D’ailleurs insiste t-il, dire qu’on va aller dans le sens d’organisation d’une procédure électorale, n’est qu’un vaste théâtre qui n’a pas de conséquence.
«On fait comme si on est en train de faire du sérieux alors qu’en réalité on est en train de léger les intérêts du peuple de Guinée ».
Malgré les mises en garde et les dénonciations de l’opposition, la CENI de son côté continue de dérouler silencieusement son chronogramme sur le terrain, et réaffirme sa volonté d’emmener les Guinéens aux urnes le 18 octobre pour choisir leur futur président de la République.
Pour Bah Oury, ce qui est en train d’être fait dans le pays ne rassure personne. Et c’est un travail qui risque de conduire le pays vers un lendemain incertain.
«Tout cela peut-être contester devant n’importe quelle juridiction internationale parce que ne se reposant pas sur des textes valides. Ce qui est en train d’être fait en Guinée aujourd’hui, c’est une vaste mascarade qui est en train de plonger progressivement le pays dans une situation d’instabilité », a alerté l’ancien ministre