Réunis le 14 décembre 2025 à Abuja, au Nigeria, dans le cadre de la 68ᵉ session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, les dirigeants de la Communauté économique des États den̈n l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont fait part de leur profonde inquiétude face aux agissements de l’ancien président gambien Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale depuis 2017.
Dans un communiqué sanctionnant les travaux, l’organisation sous-régionale dénonce ce qu’elle considère comme des tentatives de l’ex-chef de l’État de porter atteinte à la paix et à la sécurité en Gambie. La CEDEAO met en garde contre toute violation des conditions de son asile ou toute initiative susceptible de déstabiliser non seulement la Gambie, mais également l’ensemble de la région.
« Tout manquement aux conditions de son asile en Guinée équatoriale, ainsi que toute atteinte à la paix et à la sécurité de la Gambie et de la région, entraîneront des conséquences », avertit le communiqué.
Cette prise de position intervient dans un climat de fortes tensions autour de l’ancien dirigeant gambien. En novembre 2025, Yahya Jammeh avait annoncé son intention de retourner en Gambie, une déclaration qui avait suscité de vives réactions au sein de la classe politique et de la société civile.
Dans le même temps, les autorités sénégalaises et gambiennes ont récemment conduit une opération conjointe ayant conduit à l’arrestation de Sanna Manjang, ancien chef des Junglers, une unité militaire redoutée sous le régime Jammeh. Ce dernier est soupçonné, avec d’autres personnes interpellées, d’avoir préparé un coup d’État visant à réinstaller l’ancien président au pouvoir.
Face à ces développements, la CEDEAO appelle à une vigilance accrue et réaffirme sa détermination à préserver la paix, la stabilité institutionnelle et l’ordre constitutionnel en Gambie, ainsi que dans l’ensemble de l’espace ouest-africain.

