La Guinée présente un énorme déficit en matériels sanitaires dans ses hôpitaux. C’est le bilan du rapport de l’enquête, qu’a présente les députés de la commission santé de l’Assemblée, ce vendredi 14 septembre 2018 à la maison de la presse.
“70% des matériels utilisés dans nos hôpitaux sont vétustes. La vétusté du matériel accompagne la vétusté des infrastructures. Depuis la mise en place des infrastructures sanitaires dans les différentes préfectures en 1963, il n’y a pratiquement ni eau ni électricité dans ces structures, d’autres possèdent d’ailleurs des matériels qui datent de la deuxième guerre mondiale”, a annoncé honorable Ben Youssouf Keïta, de la commission santé à l’Assemblée Nationale.
Dans les 51 infrastructures (postes de santé, centres de santé, hôpitaux préfectoraux et régionaux, centres hospitaliers universitaires et l’hôpital chino-guinéen), visitées entre le 22 juillet et le 02 août, la commission d’enquête composée de treize députés, douze assistants techniques, quatre représentants du ministère de la Santé et quatre représentants de l’ONG FHI360, a fait un constat mitigé de la situation sanitaire du pays.
Ce constat se matérialise par l’ancienneté des infrastructures sanitaires qui datent de la période coloniale, en commençant par le CHU de Ignace-Den (hôpital Noël Ballet construit en 1901), la présence actuelle des patients du CHU Donka au camp Boiro (transformé en hôpital temporaire), ainsi que l’hôpital sino-guinéen répondant à quelques normes, présente un manque de matériel.
Toute la Guinée ne disposerait qu’une seule imagerie à résonance magnétique (appareil médical électronique), qui se trouve à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, qui pourtant devait être dans toutes les régions du pays, selon honorable Ben Youssouf Keïta.
D’autres appareils comme les scanners, les électro-cardiographes, les centres de dialyse devraient aussi exister pour que les spécialistes aillent y travailler. Toutefois la mission d’enquête mise en oeuvre par un consortium coordonné par les ONG FHI360, Search For Common Ground et Social Impac, a annoncé la présence d’un bon personnel de santé et des spécialistes pas nombreux mais dévoués.
Malgré l’augmentation du budget de la santé à 8,2% cette année contrairement à 2017 qui s’élevait à 2,3%, les acteurs du rapport dénoncent toujours un budget infime, dont 95% du montant sert à payer le personnel médical.
C’est pourquoi la commission a recommandé l’augmentation du budget de la santé à 15%, sans quoi on ne peut pas parler de santé fiable en Guinée.
Aussi, plaider auprès des partenaires financiers qui, à travers l’action de contrôle que les députés à l’Assemblée sont en train de faire, seront encouragés et rassurés, à propos des investissements qu’ils feront.
Après cette première étape du projet d’enquête financé par l’USAID pour une durée de 3 ans, la mission à travers ses représentants va ainsi pouvoir renforcer la compréhension et la participation des citoyens sur les réformes de la santé.