Le jeudi 14 mars 2024, le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a officiellement lancé la deuxième phase du Projet d’appui à la gouvernance locale (PAGL). Ce projet, d’une envergure significative, bénéficie d’un financement conséquent de 81 millions de dollars, octroyé par la Banque mondiale pour les cinq années à venir.
Sékou Mawa Touré, Directeur général de l’ANAFIC, a souligné l’impact positif de la première phase du projet, qui a vu la réalisation de nombreuses activités essentielles. Parmi celles-ci, l’opérationnalisation de l’ANAFIC, la mobilisation du Fonds National de Développement Local (FNDL) 2019, ainsi que la mise en place d’un système intégré de gestion d’information financière pour les collectivités locales. Ces réalisations ont permis des avancées significatives dans la gestion des ressources et le développement local, avec notamment la formation de plus de 350 000 personnes, dont près de 100 000 femmes, et la réalisation d’études de planification urbaine pour huit communes.
« Cette seconde phase du PAGL se penchera sur les aspects liés à la sauvegarde environnementale et sociale, y compris la prévention contre les violences basées sur le genre et la gestion des réclamations. Dans cette configuration, l’ANAFIC apportera son soutien technique aux collectivités locales pour qu’elles intègrent ces questions lors de l’élaboration de leur plan de développement local », a-t-il ajouté.
Le Représentant Résident de la Banque mondiale, Issa Diaw, a souligné l’importance de cette nouvelle phase du projet, qui mettra l’accent sur l’intégration de la résilience climatique dans la planification du développement local. Il a également évoqué la nécessité d’améliorer la capacité des communautés à gérer efficacement les fonds publics, soulignant ainsi l’engagement en faveur d’une gouvernance transparente et responsable.
Abdoulaye Touré, Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, a exprimé son optimisme quant aux performances attendues de cette nouvelle phase : « La mobilisation du financement de cette 2e phase du projet pendant l’exécution de la première dénote que l’intérêt que les autorités guinéennes et la Banque mondiale accordent à l’amélioration du cadre de gouvernance de nos collectivités ainsi que le développement économique et social à la base. »
Bah Oury a souligné l’importance cruciale de la gouvernance locale pour assurer la cohésion sociale et la stabilité, notamment dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires : « La présence de l’Etat à travers des services de base est une nécessité pour assurer la cohésion sociale et le bon vivre ensemble. C’est également très important lorsqu’on voit ce qui se passe un peu partout dans le Sahel qu’une gouvernance locale, vertueuse, efficace, financée et suivie permet d’avoir la paix et la stabilité. »
Il a insisté sur le rôle central de l’ANAFIC dans la décentralisation et l’autonomisation des collectivités locales, tout en appelant à une gestion transparente et efficace des ressources pour garantir une représentation adéquate des populations : « C’est la raison pour laquelle l’ANAFIC doit jouer un rôle extrêmement important, comme elle l’a déjà fait, et doit continuer sur cette lancée. Avec ses trois volets : le Fonds de développement économique local, le Fonds national de développement local et le Fonds de développement des communes de Conakry, l’ANAFIC doit désormais être un levier crucial pour favoriser l’intégration de la décentralisation dans les mentalités. »
Yomba Sanoh, maire de la commune urbaine de Kissidougou, a salué l’initiative du gouvernement et de ses partenaires : « Ce projet, dans sa phase 2, qui a commencé par la remise des kits solaires aux différentes communes, est une initiative très louable que nous apprécions grandement. Ces kits permettront aux collectivités de se passer des groupes électrogènes, ce qui réduira considérablement leurs charges. De plus, cela nous permettra de conserver nos documents en toute sécurité. »
Il convient de rappeler que la première phase du PAGL, dotée d’un budget de 40 millions de dollars américains, a été initiée en 2019 et touchera à sa fin en octobre 2024.