Arrêté à Kankan samedi passé, Ismaila Nanfo Diaby a été libéré, lundi 13 juillet 2020. Dès sa sortie, le prédicateur a réitéré qu’il va continuer à prier en langue Maninka comme il l’a toujours fait depuis 20 ans.
La décision de libération du prédicateur, Ismaila Nanfo Diaby, a été décidée après une réunion de concertation au gouvernorat de Kankan sous l’égide du gouverneur, Sadou Keita.
Au cours de cette réunion, nous apprend-on, le gouverneur de la région a exigé que le prédicateur ait une autorisation des autorités religieuses avant de prier en maninka dans une mosquée. “Il faut qu’il soit reconnu par les autorités religieuses. Et en Guinée, tous les musulmans prient en arabe. Ce n’est pas un individu qui viendra changer cela c’est pas possible pour le moment sauf quand une loi sera faite par le secrétariat des affaires religieuses. Donc, il est interdit à Nanfo diaby de prier en Maninka”, a expliqué le gouverneur, Sadou Keita.
Nanfo Diaby est catégorique. “Ce n’est pas dans ses habitudes de défier les autorités. Mais dans cette affaire de prière c’est mon droit. Depuis 1997, je fais ma prière chez moi en langue maninka. 20 ans ce n’est pas 20 jours. Je ne suis pas la première personne à pratiquer la prière dans ma langue maternelle. Donc c’est jusqu’à ma mort”, a-t-il conclu.
A rappeler que la mosquée et une partie de la concession du prédicateur ont été saccagées par de gens hostiles à la prière en langue autre que l’arabe.
Billy Nankouman Keita