Le challenge Startupper de l’année de Total a dévoilé mercredi 13 mars ses trois vainqueurs. A l’occasion de cette cérémonie, le Directeur général de Total Guinée a expliqué pourquoi il est difficile de faire émerger des Bill Gates en Afrique.
Trois jeunes guinéens ont reçu mercredi 13 mars 2019 des prix pour des chèques allant de 52 millions à 130 millions GNF. La compétition était rude, puisqu’il y avait 159 projets traités. Mais au final, il ne fallait y avoir que trois vainqueurs.
C’est Serge Abrahma THADEE qui a reçu le premier prix Startupper de l’année pour son projet « African Heros ». Ce projet présente un jeu vidéo mettant en scène une femme portant en elle l’esprit « N’Demba ». Pour ce prix, M THADEE a reçu le pactole de 130 millions GNF.
Abdourahamane Diallo a obtenu la deuxième place avec son projet CAPA, pour la mise en place d’un biodigesteur semi-industriel pour produire des engrais naturels grâce au processus de méthanisation. Il part avec 78 millions GNF.
Quant au troisième prix, il est revenu à Boubacar Diallo pour le projet « Agro-Industrie, KARO ». Ce projet vise à permettre aux consommateurs guinéens d’avoir de l’huile de qualité produite dans des meilleures conditions d’hygiène et de santé. Il obtient la somme de 52 millions GNF.
« Quand vous circulez dans nos différentes capitales, vous voyez tous ces enfants qui ont 5, 6 et 8 ans. Ils sont dans les centres villes et sont de 4 à 6 par chambre. Dans dix ans ou 15 ans, ces enfants qui ont six ans aujourd’hui auront 20 ans, 21 ans. Si nous ne nous donnons pas les moyens de leur insertion ils seront les véritables problèmes de l’ensemble de nos pays. Et aucun pays africain n’est épargné », a alerté le Directeur général de Total Guinée, Cheick Omar Diallo.
Selon M. Diallo, la solution au manque d’emplois, c’est l’entrepreneuriat : « Notre rôle, c’est de faire en sorte quelque part d’apporter des solutions. L’Afrique génère des millions de demandeurs d’emplois par an. Le nombre d’emplois que peuvent produire le secteur public ou privé est très limité. La solution n’est pas d’aller vers l’Administration, la solution n’est pas vers les entreprises formelles. Elles ne génèrent pas suffisamment d’emplois pour pouvoir insérer l’ensemble des demandeurs. La solution c’est l’entrepreneuriat. Mais comment faire cet entrepreneuriat ? Les jeunes qui sont là ont tous des brillantes idées. Les jeunes entrepreneurs ont deux gros problèmes. Ils n’ont pas d’argent, et soit ils n’ont pas la formation, soit ils n’ont pas l’accompagnement nécessaire. Mais ils ont tous des brillantes idées. »
Plus loin, il faut savoir qu’il y a des milliers des gens comme Bill Gates à Conakry, mais ce qui leur manque, c’est le soutien : « Aujourd’hui on parle de multimilliardaires américains. On cite Bill Gates, Mark Zuckerberg. Ils ont tous démarré dans des garages, et ils sont aussi milliardaires. Aux Etats-Unis on prend des risques. Les banques prennent des risques et il existe des structures qui accompagnent. Nous n’avons pas ça dans nos pays. Et c’est pour cela que quelque part il est difficile aujourd’hui de faire émerger des Bill Gates chez nous. Nous en avons de milliers à Conakry, des centaines de milliers en Afrique. Mais ces gens n’ont pas d’argent et n’ont personne pour les accompagner. Et c’est pour répondre quelque part à ce besoin qu’on a lancé ce projet. »