A peine relaxer par le Tribunal correctionnel de Mafanco, l’ancien coordinateur du Fndc a réitéré son engagement “inébranlable” pour le respect des droits humains en Guinée. Face au contexte sociopolitique actuel marqué notamment par la détention prolongée des leaders du Fndc et l’exil des certains acteurs, Abdourhamane Sano exhorte le Cnrd a privilégié l’apaisement.
Dans un communiqué, Sano a indiqué ne pas savoir avec «certitude» pourquoi il a été interpelé et jugé pour “participation à une déclaration non-déclarée”. « Sans être dupe, je voudrais éviter d’alimenter les supputations en ce moment très difficile pour notre pays, d’autant que je reconnais à l’État, le droit de renseignement et d’investigation, dans les limites de la loi. Cependant, je retiens de la procédure qui a conduit à ce procès, qu’il y a encore du chemin à faire dans notre marche vers la démocratie et que nos magistrats ont un rôle prépondérant et une responsabilité indéfinie dans la consolidation de l’État de droit et dans le respect de la dignité des Guinéens, condition fondamentale de la stabilité.»
Évoquant le cas de Foniké Mengué et Ibrahima Diallo, l’ancien coordinateur du Fndc exhorte les autorités à leur rendre “au plus vite” leur liberté. “Je les exhorte à un acte d’apaisement envers les acteurs sociaux et politiques en clandestinité ou sous contrôle judiciaire et envers ceux qui sont en exil, dans le respect de la loi. Ce serait un acte d’apaisement dont notre pays a plus que jamais besoin aujourd’hui. Notre pays est à la croisée des chemins et est encore davantage miné par ses travers d’hier. C’est pourquoi, conscient du poids de la division sociale sur l’unité et la stabilité de la nation, de la démission de l’élite qui affecte l’exercice et la jouissance de la citoyenneté, de la mauvaise gouvernance qui amplifie la prevarication et aggrave les inégalités, j’ai décidé de m’engager dans un idéal contraire, qui ne peut véritablement s’exprimer que par la prise de conscience des bénéfices de la citoyenneté. Ce choix qui n’est pas nouveau, est inébranlable et aucun sacrifice n’est de trop pour l’assumer. C’est pour cela que, pour moi, le plein exercice de la citoyenneté est une question de dignité. Le négocier, l’aliéner, l’abandonner ou ruser avec, est un acte de lâcheté”, a martelé l’ancien ministre.
Au regard du climat sociopolitique «précaire» qui prévaut dans le pays, Abdourhamane Sano estime qu’ «il est urgent que chacun œuvre davantage et avec sincérité à la consolidation de la cohésion nationale et de la paix à commencer par les autorités militaires. Il y a un besoin évident et urgent de recadrage de la conduite de la transition pour créer de véritables conditions d’un réel apaisement, d’une légitimité des actes, d’une fiabilité des acquis. C’est de cette façon que nous poserons ensemble créer les vraies bases d’une transition réussie. C’est pourquoi, j’encourage les autorités de la transition à examiner objectivement les fractures devenues de plus en plus nombreuses et à explorer les possibilités d’un recadrage strictement fondé sur l’intérêt de la nation et dans le respect citoyen guinéen. Ce serait un acte de grandeur sublime que seuls les dirigeants d’exception peuvent poser».