Dirigé par le ministre de l’Enseignement technique, Alpha Bacar Barry, le Comité interministériel de pilotage et de coordination (CIPC) du Programme décennal de l’éducation guinéenne (PRODEG 2020-2029) a organisé, ce vendredi 13 octobre 2023 à Conakry, un atelier de restitution finale du diagnostic et des recommandations du Fonds commun de l’éducation (FCE). Cette rencontre a mobilisé des cadres du secteur de l’éducation et des partenaires techniques et financiers.
Politique unique du secteur éducatif guinéen couvrant la période 2020-2029, évalué à plus de 57 mille milliards Gnf, le PRODEG vise à améliorer le secteur de l’éducation et de la formation de façon holistique, en prenant en compte les principales recommandations du diagnostic contenues dans le rapport d’état du système éducatif (RESEN).
Pour appuyer la mise en œuvre de ce programme, les partenaires techniques et financiers (PTF) du système éducatif guinéen (GPE, l’AFD et l‘UNICEF) ont décidé de mutualiser leurs ressources financières dans un fonds commun aligné aux procédures et systèmes nationaux abondé, à ce jour, à hauteur de 62 millions de dollars. D’autres PTF du système appuient également à travers l’approche Projet classique dans un contexte de coordination et de cohérence de l’ensemble des interventions.
Le FCE est composé de trois budgets d’affectation spéciale (BAS), dont un par ministère (MEPU-A, MESRS et METFP). Chaque Ministre est l’ordonnateur principal du BAS qui finance son département. En région et au niveau départemental, l’ordonnateur secondaire est, soit le gouverneur, soit le préfet. Tandis que les procédures pour les constructions des infrastructures scolaires primaires passent par la collaboration avec l’ANAFIC.
S’exprimant au nom des tous les partenaires, le responsable du pôle Education, Formation Professionnelle et Emploi à l’AFD, Moussa Doumbouya, a indiqué dans son discours, que «l’objectif de ce diagnostic est de dresser la situation du FCE BAS en appui au PRODEG, faire un état des lieux des difficultés de mise en œuvre, après deux années d’exécution. Il nous permet, à travers les recommandations, transformées en fiches actions d’améliorer et de fluidifier la mise en œuvre du FCE par les cadres nationaux d’une part et d’autre part mettre à l’épreuve les procédures nationales et servir d’effet levier là où vous jugerez que c’est nécessaire. Il est important de rappeler le caractère innovant de la démarche d’alignement dans un pays où les procédures nationales existent dans les textes et avec une forte culture d’appuis projets sur financement extérieur. L’alignement sur les systèmes nationaux (stratégie, équipes et procédures) et le renforcement des capacités nationales à long terme, de manière pérenne et généralisée souhaités devaient permettre, notamment: le pilotage et la mise en œuvre des actions par les entités administratives (appelées structures « pérennes » pour les différenciées des structures «projets», la maîtrise et la contribution par tous les acteurs du système des objectifs du Programme; la concentration du dialogue sur le suivi des politiques publiques plus que sur des activités détaillées et un renforcement du pilotage global du secteur ».
En ce qui concerne la répartition des fonds, le secrétaire général du METFP, Youssouf Boundou Sylla, a souligné la disparité entre les 3 départements ministériels concernés. «L’Enseignement technique a toujours été absorbé par le ministère de l’Education. Avec le temps, on commence à comprendre l’importance que joue ce secteur dans le processus de développement de notre pays. Le budget du système éducatif dans son ensemble varie entre 12 et 15%, les trois ministères réunis. Le ministère de l’Enseignement technique à, parfois, moins de 3% du budget alloué au secteur éducatif, donc c’est paradoxale. Si c’est vrai que l’enseignement technique est la priorité du président de la République, il n’y a pas de raison qu’on puisse ne serait-ce qu’aller vers la parité entre les trois sous secteurs de l’éducation. Donc c’est une bataille que nous avons engagés. Si nous voulons être sérieux envers nous-mêmes et donner le sourire aux lèvres des jeunes guinéens, il va s’en dire de mettre les moyens à disposition pour faire en sorte qu’ils puissent bénéficier de la formation adéquate, leur permettant non seulement de les prendre en charge, mais en même temps de participer au développement sociaux économiques du pays».