Après 8 mois passés à l’étranger, le président du parti MoDeL, Aliou Bah, est rentré au pays avec un engagement renouvelé pour poursuivre le combat politique en faveur du retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Ce jeudi 13 avril 2023, Aliou Bah a porté son regard sur la conduite de la transition en cours dans le pays. Selon lui, le manque de visibilité caractérisant le déroulement du processus ne rassure pas les acteurs politiques et ne favorise pas un retour rapide du pays à l’ordre constitutionnel.
“Le fait que la transition manque de visibilité est inquiétant, car plus elle prend du temps, plus elle devient difficile à gérer. Même si nous pouvons revendiquer des réalisations en termes d’infrastructures, cela reste une transition sous une autorité non élue. Les chefs d’Etat de la sous-région et la communauté internationale jugent que si cette transition dure trois ou quatre ans, cela envoie le message que nous n’avons plus besoin d’être élus pour exercer un mandat dans un pays“, a-t-il déclaré.
Aliou Bah fait remarquer que, deux ans après la prise du pouvoir par l’armée, aucune mesure n’a encore été prise en faveur du retour à l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi, selon lui, le temps joue en défaveur des autorités de la transition.
“Nous avons perdu beaucoup de temps sur des choses qui auraient dû être faites simultanément. Même s’il y a un dialogue qui se conclut favorablement, il y a des opérations à mener dans le cadre du processus électoral qui seront très difficiles à compresser. Nous avons besoin de temps pour le faire. Le temps joue donc en défaveur des autorités de la transition, et donc en défaveur de la démocratie, car il s’agit de la stabilité politique et sociale du pays“, a-t-il déclaré.
Pour la réussite de la transition, le président du MoDeL a souligné ce qui, de son point de vue, devrait être une priorité pour les autorités.
“Le processus électoral est le fil conducteur de la transition, et tout ce qui est fait à côté est secondaire, car le retour à l’ordre constitutionnel est rendu possible par des élections. Nous devons mettre en place un organe de gestion des élections, mais nous n’avons pas encore de constitution ni de cadre législatif qui nous permettent d’avoir une visibilité sur l’ensemble des enjeux électoraux. Tout le monde sait que les trois types d’élections ne sont pas des opérations simples. Nous devons donc travailler dans ce sens, mais tout cela ne peut se faire qu’avec une volonté politique“, a-t-il conclu.