A Conakry, la quatrième édition du Salon des entrepreneurs (SADEN), placée sous le signe de l’entrepreneuriat féminin, se déroule du 12 au 13 octobre 2022. L’ouverture a été faite ce mercredi, avec une forte participation des acteurs du monde entrepreneurial.
«Avec un nombre sans cesse grandissant de femmes entrepreneures, l’entreprise au féminin est un thème majeur depuis la dernière décennie. On pourrait penser qu’il n’y a plus d’écart entre les sexes en matière de propriété d’entreprise. Mais malheureusement, cet écart reste important, en particulier dans les pays dits en voie de développement. Aujourd’hui encore, trop de femmes entrepreneurs se battent pour surmonter des difficultés que leurs homologues masculins ne rencontrent jamais.
52% de la population guinéenne est composée de femmes, toutefois derrière ce simple chiffre de 52% qui pourrait faire croire que la femme a toute sa place au sein du monde des affaires et de l’entreprise en Guinée, se cachent de nombreuses réalités, parfois difficiles, que cette édition se fera un point d’honneur de mettre en lumière, ensemble nous analyserons les défis afin de proposer des pistes de solution», a indiqué le vice-présidente du SADEN.
Salématou Sacko ajoute qu’autant pour les hommes que pour les femmes, l’esprit d’entreprenariat et l’entreprenariat sont cruciaux. Ils stimulent l’innovation et la compétitivité au sein des sociétés. Ils permettent notamment aux entreprises existantes de chercher constamment à s’améliorer face à la concurrence de nouveaux acteurs. Ils permettent également aux entrepreneurs de répondre, par la création d’entreprises, à toutes sortes de besoins de leur environnement. Certes, tout le monde ne peut pas et ne veut pas être entrepreneur, mais la nécessité de promouvoir l’entreprenariat n’est plus à prouver.
«L’entreprenariat doit désormais être mis au cœur des priorités, qu’elles soient tout simplement académiques ou encore gouvernementales. Les compétences non techniques et techniques liées à l’entrepreneuriat doivent être enseignées aux jeunes et le cadre doit y être propice. Cela permet, entre autres, de lutter contre l’informalité qui représente environ 90% de notre économie et qui est souvent le résultat d’un désir de mener une activité économique, mais sans disposer des connaissances ou des outils nécessaires pour évoluer dans un cadre formel », a-t-elle souligné.
Bien au-delà d’un évènement qui rassemble, la vice-présidente du SADEN estime que l’objectif premier de ce salon des entrepreneurs est d’impulser une dynamique positive dans l’écosystème entrepreneurial guinéen. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer afin de relever efficacement les défis liés à l’entreprenariat en Guinée.
«Notre gouvernement se doit d’avoir cette préoccupation constante de l’amélioration de notre environnement des affaires, (dont la création de cadres propices, de mesures incitatives et d’accompagnement entre autres), et ce, afin qu’il soit de plus en plus favorable à la création et au développement d’entreprises formelles, productives et durables.
Nos entrepreneurs doivent mettre le développement des compétences, l’innovation et la bonne gestion de leurs entreprises au cœur de leurs priorités, et ce, afin qu’elles puissent contribuer à un écosystème productif et générateur d’emplois décents.
Voici donc quelques-unes de raisons qui ont motivé le SADEN à voir le jour et qui nous amènent aujourd’hui à cette 4ème édition.
En cette ère post-covid caractérisée par certaines instabilités internationales dont les impacts les plus visibles se font ressentir sur les chaines de valeurs énergétiques et alimentaires, y compris en Guinée, réunir des experts pour faire un diagnostic, un état des lieux sur les opportunités et définir des choix stratégiques à adopter afin de favoriser la croissance et le développement de l’entreprenariat en République de Guinée est un exercice plus que nécessaire », a conclu Salématou Sacko.
Les travaux de cette quatrième édition du SADEN ont été lancés par le premier ministre. A cet effet, il a exhorté toutes les femmes à jouer réellement leur rôle dans la révolution économique.
«Je suis convaincue que les femmes entrepreneures peuvent être plus productives, elles peuvent transmettre cette passion à leurs enfants. Nous continuerons à bâtir la vision de son excellence monsieur le président de la transition, à créer des opportunités, des conditions de formalisation des entreprises quelles que soient les tailles à soutenir l’accès au financement dans le Fonds de développement Agricole (FODA) dans le secteur agricole, le BNIG (Banque nationale d’investissement de Guinée), le FODIP (Fonds de Développement Industrielle), et des PME ainsi que l’APIP », a laissé entendre Bernard Goumou.
Durant deux jours, des panels, des formations, des débats et des expositions seront effectués au cours de cette quatrième édition qui se tient à l’hôtel Kaloum.