A l’image de plusieurs acteurs politiques guinéens, le président du parti RRD, rejette le décret du président de la transition qui donne le droit aux gouverneurs de nommer les membres de conseils de quartier et districts en Guinée.
Contrairement aux autres, Abdoulaye Kourouma veut aller au-delà de la dénonciation. Il compte dans les prochains jours, saisir la cour suprême pour demander l’annulation du décret pris par le Colonel Mamadi Doumbouya, mercredi 9 août 2023.
“Nous aimons le Colonel, nous voulons la stabilité de ce pays, mais cette décision est un moyen de déstabiliser le pays. Parce que les gens vont revendiquer, les gens vont s’opposer contre certaines décisions dans les sous-préfectures. Dans le district de Kobala, le sous-préfet a voulu nommer un président de district, mais les habitants du village se sont opposés. Donc il y a beaucoup de problèmes comme ça dans beaucoup de localités. Ce que je demande au Colonel c’est de revoir sa décision pour annuler ce décret. Nous nous allons prendre la forme légale qui est de porter plainte et nous pensons que le droit sera dit”, a laissé entendre Abdoulaye Kourouma.
Le leader du parti RRD ne manque de mots pour dénoncer des “insuffisances” dans la façon dont les militaires gèrent la Guinée depuis le 5 septembre 2021.
Pour Abdoulaye Kourouma d’ailleurs, le pays se dirige tout doucement vers le “déracinement” de l’administration publique. Pourtant, “le sommet de l’Etat n’est pas un lieu de stage”, rappelle le leader politique visiblement très en colère.
“Il faut qu’ils acceptent d’approcher des gens qui peuvent les conseiller et qui peuvent les apporter quelque chose. Nous sommes dans une situation où personne ne se retrouve plus, on ne peut pas comprendre que la révolution cède la place à la démocratie comme ce que nous sommes en train de vivre”, dénonce l’ancien député.
En donnant le pouvoir aux gouverneurs de nommer les conseils de quartier et districts, le président Doumbouya a ainsi annulé une loi organique votée en 2017 par l’assemblée nationale guinéenne sous le règne d’Alpha Condé, même si celle-ci n’a jamais été appliquée.
Abdoulaye Kourouma rappelle au Colonel-président, qu’un décret ne peut en aucun cas remplacer une loi organique.