Les critiques à l’encontre de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) continuent de s’amplifier. Après les acteurs politiques et le ministre de la Justice, c’est au tour de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG) de dénoncer les irrégularités dans les procédures judiciaires et les conditions de détention des personnes poursuivies.
Le coordinateur de la MAOG, Mohamed Alpha Bayo, a pris la parole ce mardi 11 juin 2024 à la Maison de la presse, pour exprimer les préoccupations de son organisation concernant le fonctionnement de la CRIEF. Selon lui, les violations des droits des accusés sont flagrantes et nécessitent une réforme urgente de cette juridiction.
Les acteurs politiques guinéens n’ont cessé de critiquer la CRIEF, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme une instrumentalisation de la justice. Le 17 janvier 2024, l’ancien ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, avait déjà exprimé son mécontentement face à l’orientation de la CRIEF vers une certaine catégorie sociale. S’adressant au procureur spécial de cette juridiction, il affirmait que : « la CRIEF n’est pas faite pour une catégorie sociale. Il faut le traitement équitable de tous les dossiers de toutes les personnes qui comparaissent par devant elle. C’est ça la bonne administration de la justice. Mais ici on voit certains dossiers qui montent par les escaliers et d’autres par l’ascenseur. C’est du deux poids, deux mesures. » Il ajoutait que cela constituait une « déception totale pour le peuple de Guinée ».
La MAOG recommande la restructuration de la CRIEF
Lors de sa déclaration, Mohamed Alpha Bayo a formulé plusieurs recommandations essentielles pour rétablir la confiance dans le système judiciaire guinéen et assurer le respect des droits humains. Parmi celles-ci, on trouve “une réforme profonde est nécessaire pour garantir l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de la CRIEF”.
Il propose également la libération ou la mise sous contrôle judiciaire des détenus politiques, en attendant que des enquêtes sérieuses soient menées par des organes habilités comme l’inspection générale d’État ; le respect des décisions rendues par les juridictions la Cour de justice de la CEDEAO, doivent être respectées. et le jugement dans un délai raisonnable, conformément aux lois en vigueur.
Selon M.Bayo ces recommandations visent à restaurer la confiance dans le système judiciaire guinéen et à assurer le respect des droits fondamentaux des citoyens.