Les débats ont été clos dans l’affaire ministère public contre Amadou Damaro Camara, Zeinabou Camara dit Zé Pharell, Jun Sen Cheng alias Kim et Michel Kamano. Le juge a renvoyé l’audience pour les réquisitions et plaidoiries au 25 janvier 2024.
Ouverts depuis le 20 mars 2023, les débats ont été clôturés à la demande des avocats chargés de la défense de l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne, Amadou Damaro Camara. Durant cette audience, les questions ont tourné à nouveau sur l’utilisation des 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du futur siège de l’Assemblée nationale et l’origine du patrimoine de l’ancien homme fort du pays.
« Depuis l’entame de cette procédure, nous avons toujours dit que le dossier Amadou Damaro Camara est vide. Vous avez dû comprendre cela par les débats. Toutes les questions des parties poursuivants (l’agent judiciaire de l’État et le ministère public) n’ont pas abouti à la production d’un élément factuel pour dire que Monsieur Amadou Damaro Camara a détourné le montant de 15 milliards. Au contraire, il a renoncé à son budget de souveraineté pour faire face à cette urgence relative à la construction du siège de l’Assemblée nationale. Il ne peut pas renoncer à ses milliards pour prétendre encore percevoir des commissions sur ce montant. C’est aberrant.
Donc quand la cour ordonne aujourd’hui d’amorcer les réquisitions et les plaidoiries, les avocats de la défense ne peuvent que se réjouir. Nous étions prêts à plaider cette affaire aujourd’hui », a déclaré Me Santiba Kouyaté, l’un des conseillers de Damaro Camara.
En ce qui concerne l’enrichissement illicite, son conseil indique qu’il a produit à la barre de la chambre de jugement tous ses titres de propriété. Mais l’avocat de l’État guinéen estime le contraire. Me Babein Camara souligne que les réponses de l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne ne sont pas convaincantes tant sur l’utilisation des 15 milliards de francs guinéens que sur la justification de l’origine de son patrimoine. En exemple, l’avocat fait remarquer que Amadou Damaro Camara n’a pas pu prouver comment il a acquis plus de 70 parcelles avec ses propres fonds.
Concernant l’entreprise Damaro Trading, pour Me Babein CamaraCRIEF : fin des débats dans le dossier Damaro, l’audience renvoyée pour les réquisitions et plaidoiries, il s’agit là d’une entreprise fantôme car, selon lui, Amadou Damaro n’a aucune documentation concernant celle-ci.
Pour rappel Amadou Damaro Camara et ses coaccusés sont poursuivis par l’État guinéen par devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour des faits présumés de détournement des deniers publics, d’enrichissement illicite, prise illégale d’intérêt et complicité. Depuis le 27 avril 2022, il est en détention provisoire à la Maison centrale de Conakry.
Rendez-vous le 25 janvier 2024 pour les plaidoiries et réquisitions.