Dans une interview accordée à Guinee360.com, Mohamed Cissé responsable de communication du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) dirigé par Lansana Kouyaté, s’est exprimé sur la situation sociopolitique de la Guinée. Il a abordé entre autre le “blocus” sur l’obtention de financement du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Pour lui il n’est possible “d’intégrer le glissement [du calendrier de la transition] où le respect est possible”. Il a également invité les facilitatrices et le Premier ministre à prévenir les ” éventuels conflits” entre les membres du cadre de dialogue inter-guinéen.
Guinee360.com : Sept (7) mois après le début du processus de retour à l’ordre constitutionnel, les partenaires techniques et financiers n’ont pas encore réagi par rapport au financement financement. Quelle lecture faites-vous de cette situation qui risque d’impacter l’ensemble du processus ?
Mohamed Cissé : Les interrogations autour du calendrier sont légitimes et le constat est fait par le Gouvernement lui-même à travers son porte-parole. La communication est à renforcer sur les projets précis qui seraient en souffrance au niveau du gouvernement. Au niveau politique, notre coalition a récemment pris part à un cadre de concertation afin d’analyser toute la problématique et y apporter des contributions significatives pour l’aboutissement de la transition. Ce n’est pas une coalition politique, mais un cadre de concertation et de propositions pour une transition apaisée et réussie. Nous comptons y œuvrer pour concourir à la résolution des défis.
Qu’est-ce que vous préconisez au cas où l’aide extérieure ne viendrait ?
Pour l’instant, il faut avoir une vue générale et précise sur les réalisations. Le financement est bien possible, nous en sommes convaincus et nous restons disponibles pour y apporter notre concours.
A défaut, il s’agira simplement de faire appel aux parties prenantes pour voir ensemble les dispositions pertinentes. L’approche participative est inévitable.
Est-ce qu’il y a un risque réel de glissement du calendrier de la transition ?
Nous ne pouvons intégrer le glissement là où le respect du calendrier est possible. Il faut d’abord épuiser les possibilités. C’est au gouvernement de saisir les opportunités dans ce sens.
On apprend que certains partis ont envi de bouder le cadre du dialogue en cours. Ces partis estiment qu’ils ne sont pas associés à certaines activités du processus. Est-ce que c’est le cas de votre parti ?
Il faut comprendre la structure du dispositif de suivi. Toutes les coalitions ne siègent pas au comité permanent de suivi mais elles sont représentées dans des commissions. Les coalitions qui y sont n’ont pas l’obligation de rendre compte aux autres et il se trouve qu’elles ne sont pas satisfaites des feed-back. C’est leur droit d’exprimer leurs désidératas et c’est de la responsabilité des facilitatrices et du président du comité permanent de suivi qu’est le Premier ministre de faire face à ces conflits latents.
Le gouvernement guinéen avait indiqué qu’il était en avance sur le déroulement du chronogramme de la transition. Êtes-vous du même avis ?
Ce sera avec plaisir que nous nous exprimerons sur ce point quand on aura l’état d’avancement chiffré du processus.